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Notes géographiques et historiques
 

Césarée maritime

 

Césarée maritime
SEBQ © 1999

Située au sud du mont Carmel, Césarée maritime fut d'abord une petite escale sur la côte de la Méditerranée. L'historien juif du premier siècle Flavius Josèphe en parle à plusieurs reprises: « La ville est située en Phénicie, sur la route maritime d'Égypte entre Jaffa et Dor. » (Antiquités juives XV,333; voir aussi Guerre I,408 et III,413) Elle se distingue donc nettement de Césarée de Philippe, au pied de l'Hermon, où les évangélistes campent ce que nous appelons habituellement la « confession de Césarée » (Mc 9,7; Mt 16,13), le récit de l'acte de foi des disciples de Jésus.

La ville d'Hérode le Grand

     Lorsque l'empereur Auguste lui remet le territoire de ce havre côtier, Hérode entreprend d'y construire un port et une ville. Dédiée à l'empereur, la ville portera le nom de Césarée. Entre 22 et 9 av. J.-C., Hérode commande une série de constructions (en plus du port et ses installations, on peut mentionner un temple, un théâtre, un hippodrome, un aqueduc et un amphithéâtre) pour faire de Césarée la ville principale de son royaume. En quelques années seulement, d'imposants travaux seront réalisés élevant ainsi Césarée au rang du plus important port de la Palestine.

aqueduc

Sur les 3 km qui longeait la mer, la Mission archéologique italienne (1960) a dégagé des sables un tronçon des 335 derniers mètres de cet aqueduc à haut niveau.

théâtre

Ce théâtre d'époque hérodienne s'élève au milieu des dunes. Remanié plusieurs fois au cours des siècles, ses gradins ont été restaurés après les fouilles italiennes en 1959-1963.

     Après la mort d'Hérode le Grand, la ville continua à prospérer sous Archélaüs (4 av.-6 ap. J.-C.), son successeur. Mais il fut déposé et exilé à Vienne. La Judée passa alors sous l'autorité de préfets romains, puis sous celle d'Agrippa Ier, qui régna sur la Palestine de 41 à 54. Il mourut à Césarée selon le livre des Actes des Apôtres (12,20-23). La ville devint ensuite le lieu de résidence des procurateurs romains.

Césarée et le christianisme naissant

     Le christianisme est implanté très tôt à Césarée. Le livre des Actes la mentionne à plusieurs reprises. Le diacre Philippe finit par en faire sa résidence permanente (voir Ac 8,40; 21,8). C'est à Césarée qu'on assiste à la conversion et au baptême du premier païen, le centurion romain Corneille (Ac 10). Paul, victime de persécutions, séjourna deux ans à Césarée comme prisonnier après son arrestation dans le Temple de Jérusalem et sa comparution devant le Sanhédrin (Ac 21,27-22,29; 23,23-35; 24,1-27; 25,1-26-32).

     À la fin du IIe siècle, les chrétiens sont assez nombreux pour que Césarée devienne le siège d'un évêché. En 196, le pape Victor y convoque un concile pour régler la controverse pascale qui divisait les communautés chrétiennes. En 231, Origène (185-254 env.) y fonde une école de théologie qui sera à l'origine de la célèbre bibliothèque de Césarée. Parmi les évêques qui s'y sont succédés, on compte l'historien Eusèbe de Césarée (263-339 env.), dont l'oeuvre est le meilleur témoin de la richesse exceptionnelle de cette bibliothèque. C'est à la bibliothèque de Césarée que l'on doit les premières copies sur parchemin. À une époque où il était normal d'utiliser le papyrus comme support des livres, on était assez rapidement confronté au problème de leur conservation. Cette idée de recopier les livres sur parchemin, un support plus résistant, s'est répandu au cours du IVe siècle dans toutes les grandes bibliothèques.

     Césarée resta vivante jusqu'à la conquête musulmane. Aujourd'hui, la majeure partie du site est consacrée à l'agriculture et le reste est occupé par les ruines laissées par les Croisés. De la Césarée d'Hérode, on observe encore aisément le théâtre et une partie de l'aqueduc à haut niveau. Le port, abandonné à l'époque islamique, est très ensablé mais les fouilles sous-marines entreprises à partir de 1975 en ont révélé la gloire et la décadence.

Sylvain Campeau

Pour en savoir plus:
« Césarée maritime », Le Monde de la Bible 56 (1988).

 

carte

 

 

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