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PHILIPPES 1/4
 

Philippes, une ville romaine

Ruines de l'antique Philippes

Ruines de l'antique Philippes (photo : cnsteinle, licence CC)

Philippes, octobre 60. On arrive à Philippes en suivant la Voie Egnatia qui, rappelons-le, relie l’Asie mineure à la mer Adriatique, qui sépare la Grèce de la péninsule italienne. La ville de Philippes est construite sur une colline, adossée aux monts Pangée qui ne lui permettent qu’une seule ouverture vers l’ouest. De Thessalonique, en passant par Amphipolis, le voyageur traverse une plaine fertile où se côtoient l’agriculture et l’exploitation de mines d’où l’on extraie de l’or et de l’argent. Une route secondaire relie Philippes au port de Néapolis sur la mer Égée. De ce port, on peut, durant la saison navigable, aborder Éphèse en Asie mineure, épargnant ainsi des semaines de transport terrestre.

     La ville doit son nom à Philippe II, roi de Macédoine et père d’Alexandre le Grand. Dans les années 358-357 avant notre ère, Philippe annexa à son royaume un ensemble de petites bourgades, connues sous le nom de Krenidès et appartenant jusque là à la Thrace. Il en fit une ville fortifiée. En 169, Philippes tombe devant les armées romaines. Quelques années plus tard, lorsque la Macédoine devient province romaine (en 148), Philippes jouit du rôle de ville-relais sur l’importante Voie Égnatia. Dès lors, le sort de Philippes est intimement lié aux destinées de l’empire romain.

     Durant la guerre civile qui suit l’assassinat de Jules César, la plaine de Philippes est le théâtre, en l’an 42 av. J.-C., de la bataille qu’Octave et Antoine ont livrée à Brutus et Cassius, les deux meurtriers de l'empereur. Après la victoire, Antoine colonise la ville. L’entreprise sera poursuivie une dizaine d’années plus tard par Octave, mieux connue sous le nom d’Auguste, vainqueur d’Antoine à Actium (31 avant J.-C.). Auguste installe à Philippes un groupe de vétérans de son armée, faisant ainsi de la ville une colonie militaire.

     Une telle présence d’anciens soldats et d’émigrés provenant d’Italie font de Philippes une ville où l’on vit à la romaine. La ville reçoit le titre de « municipe ». Cela signifie que la ville est annexée à Rome et qu’elle jouit des mêmes privilèges que si elle était située en Italie. Dans le concret, ses dirigeants ou stratèges, au nombre de deux, sont élus chaque année et ont l’honneur, quand ils se rendent au siège du gouvernement, d’être précédés des faisceaux et de la hache, signes du pouvoir civil. De plus, les habitants de la ville jouissent du droit de citoyenneté romaine. Favorisée par l’Empereur, la ville est équipée d’un forum, d’un théâtre et d’un capitole (édifice gouvernemental).

     Parvenu à Philippes, j’éprouve un sentiment de fierté en parcourant ses rues, puisque c’est ici que l’apôtre Paul foula pour la première fois, en l’an 50, le sol de l’Europe pour y proclamer la Bonne Nouvelle du Christ à des gens qui appartenaient à une culture différente du judaïsme.

Yves Guillemette

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