chronique du 20 mai 2016

Une pelle à encens découverte à Magdala

La pelle après nettoyage (photo : Clara Amit / AIA)

Deux objets rituels en cuivre, une pelle à encens et une cruche, ont été découverts à Magdala, sur la rive ouest du lac de Tibériade, en Galilée. Les objets ont été exhumés lors de fouilles préventives dans le cadre du projet de construction d’une auberge de jeunesse sur le site. La pelle et la cruche ont été trouvées sur le sol en pierre de l’une des pièces d’une réserve ancienne située à proximité d’un site qui servait de port à une grande ville juive de la fin de cette époque. Les deux objets appartenaient probablement à une famille juive locale, selon les archéologues.

D’après Dina Avshalom-Gorni de l’Autorité israélienne des antiquités (AIA), l’archéologue en chef du projet, une dizaine d’autres pelles à encens datant de l’époque du Second Temple ont été découvertes en Israël. La pelle à encens fait partie des instruments cultuels utilisés par les prêtres pour déplacer les braises. Elle est intimement liée au culte du Temple de Jérusalem et elle est souvent représentée dans l’art juif parmi ses objets symboliques avec la ménorah, l’etrog et le loulav. L’usage de la pelle à encens et de la cruche sont prescrits dans la Torah ; dans les règles associées à l’autel de Yahvé, on peut lire : « Tu feras ses vases pour en ôter les cendres grasses, ses pelles, ses bols à aspersion, ses fourchettes et ses encensoirs. Tous les accessoires de l’autel, tu les feras de bronze. » (Exode 27,3)

« Au début de l’étude, nous avons supposé que la pelle n’était utilisée que comme objet cultuel pour s’occuper du charbon et de l’encens utilisé pendant les cérémonies rituelles, a déclaré Gorni dans un communiqué. Au fil des années, après les découvertes de pelles sans contexte cultuel, il semblerait que la pelle à encens ait aussi été utilisée comme objet du quotidien. » Comme les prêtes officiaient à tour de rôle au Temple, il est aussi possible qu’ils possédaient leurs propres instruments et qu’ils les rapportaient à la maison une fois leur service terminé. Quoiqu’il en soit, les archéologues n’ont pas cachés leur excitation car ces objets sont rares et ce n’est pas tous les jours qu’on les trouve dans un tel état de conservation.

Sylvain Campeau

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