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Vingt-septième dimanche ordinaire (A) - 3 octobre 1999
 

Une mise en garde au peuple de Dieu

          Parabole des vignerons meurtriers (Mt 21,33-43)
          Autres lectures : Es 5,1-7; Ps 80; Ph 4,6-9

 

La parabole des vignerons homicides est dramatique et annonce symboliquement la fin tragique de Jésus. Elle trace les graves enjeux qui se sont joués entre Jésus et les gens de son peuple. Il y a eu un moment où Pharisiens, chefs des prêtres, gardiens du Temple, de la Loi et des institutions, tous ces intendants de Dieu avaient encore la suite de l'histoire entre leurs mains, la vie de Jésus. Qu'est-ce qui les a empêchés de relire l'histoire des rapports de Dieu et de leur peuple pour comprendre ce que Jésus donnait à entendre? Qu'est-ce qui les a empêchés de voir l'action de Dieu dans le ministère de Jésus, puis, plus tard, dans l'émergence des communautés chrétiennes après la résurrection de Jésus? Dans la réponse qu'ils proposent à Jésus, ils sont prêts à une punition sévère, mais le système doit rester intact: ces misérables, il les fera périr misérablement. Il donnera la vigne en fermage à d'autres vignerons qui en remettront le produit en temps voulu (v. 41). Voilà leurs propos, mais le récit l'entend autrement.

La pierre rejetée

     Le propre de Dieu est de créer du neuf. Propriétaire de la vigne, Dieu l'a entourée de douces prévenances, de sollicitude et de tendresse. D'un amour inouï, d'un amour démesuré. Il envoie des serviteurs, puis, son fils. Tout un monde existe entre les deux, rien de comparable. Et, après les vignerons révoltés, après la mort du fils, que fera Dieu? Il va utiliser les erreurs de son peuple pour le sauver. La pierre jetée hors du chantier de construction est réutilisée, elle devient pierre angulaire. La merveilleuse action de Dieu est d'opérer le salut au moyen de la pierre rejetée. Et cette action souveraine appelle la louange et l'adoration (v. 4).

L'attente de Dieu

     Reconnaître que le projet de Dieu se poursuit envers et contre tout est l'attitude du croyant. C'est le premier fruit à produire, avec celui du droit et de la justice (première lecture), totalement opposés à la violence. Dieu attend avec impatience ces fruits précieux. Lui, la fécondité même, appelle la fécondité de son peuple, depuis hier jusqu'à aujourd'hui. Ce peuple « bénéficiaire du salut après Israël n'est pas l'Église comme telle, ni même le monde où elle se recrute, mais le peuple obéissant que l'Église est appelée à devenir... Le Salut pour elle n'est pas un acquis, mais une tâche à accomplir de toute évidence, l'échec d'Israël doit être porteur d'enseignement pour les croyants de l'Église matthéenne. Jusque-là chef d'accusation contre le peuple infidèle, le motif des "fruits" rejaillit en question critique adressée à l'Église. » (D. Marguerat)

Julienne Côté, CND

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1765. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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