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Célébrer la Parole

 

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Vingt-neuvième dimanche ordinaire (A) - 17 octobre 1999
 

 Une parole libératrice

          L'impôt dû à César (Mt 22,15-21)
          Autres lectures : És 45,1.4-6a; Ps 95; 1 Th 5,1-5b

Les questions sociales, économiques et politiques se résument à peu de choses dans les évangiles même si elles constituent des enjeux majeurs de l'existence en société. Jésus serait-il un doux rêveur, un irréaliste? Et voilà qu'on lui pose une question sur le paiement des impôts. Cette réalité d'hier et d'aujourd'hui pèse souvent lourdement sur les gens les plus démunis. On veut prendre au piège, comme dans un filet, celui qui a rendu la santé, libéré les possédés, relevé de la mort.

Un faux dilemne

     Si Jésus répond positivement, il apparaîtra comme celui qui consent à l'occupation étrangère : on le considérera comme un lâche ou un impie. S'il répond négativement, il se range du côté des zélotes et accrédite les espérances d'un règne terrestre de Dieu et de son messie : on le percevra comme un révolutionnaire. Au fond, la question-piège de ses adversaires révèle leur mauvaise foi. Ils ne veulent ni éclairer leur conscience ni se convertir. En ayant dans leur poche la monnaie à l'effigie de César, ils indiquent clairement que dans la pratique, ils se soumettent à l'autorité de César et acceptent les obligations qui relèvent de sa juridiction.

La primauté de Dieu

     Par sa réponse, Jésus fait voir qu'aux problèmes humains, le croyant doit chercher une réponse humaine, éclairée, toutefois par la bonne nouvelle et son comportement toujours soucieux des opprimés, des assoiffés de justice et de paix. Même si l'économique et le politique ont leur autonomie, ils ne doivent pas être sacralisés et absolutisés, et empiéter la primauté de Dieu.

     Contrairement à ses interlocuteurs, Jésus ne se place pas au plan politique. Tout en reconnaissant la validité de cette réalité, il la relativise et la dépasse. L'empereur a le pouvoir d'organiser la vie en société; mais Dieu est au-dessus du souverain temporel : Rendez à Dieu ce qui est à Dieu (v. 21). Sur les routes de Galilée et maintenant à Jérusalem, Jésus a fait advenir le règne de Dieu sans violence et sans mensonge. Ceux qui ont entendu sa parole et cru en lui sont entrés dans ce royaume. Après le temps de l'Évangile, le temps de l'Église se poursuit. Il sera souvent inconfortable et toujours exigeant pour les communautés chrétiennes de vivre la double sentence de Jésus, tout en sachant qu'il faut donner à Dieu ce qui lui revient, rien de moins que l'existence entière, puisqu'Il nous a tout donné.

Julienne Côté, CND

 

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1767. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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