L'Évangile
est un capital
La
parabole des talents (Mt 25,14-30)
Autres
lectures : Pr 31,1-13.19-20.30-31 ; Ps 127 ; 1 Th 5,1-6
Dans la parabole des talents, on peut s'étonner
de la façon d'agir du maître de maison. N'est-il pas
impulsif, voire téméraire? Pourquoi n'a-t-il pas lui-même
placé son argent à la banque, comme il le mentionne
dans les reproches à son serviteur qui lui rapporte intact
son talent? Pourquoi a-t-il confié ses biens à ses
serviteurs sans leur donner de directives, les laissant ainsi agir
à leur guise?
Des biens
importants
Notre maître
dispose d'une somme imposante. La valeur du talent est de 34 kilogrammes
d'or ou d'argent. Un petit calcul nous indique que notre maître
aurait dû travailler 131 ans sans s'accorder une seule journée
de congé pour accumuler sa fortune. On doit donc en conclure
que Jésus amplifie les choses pour mettre son message en
valeur.
Le maître
fait preuve d'une grande confiance envers ses serviteurs, qu'il
semble bien connaître, puisque chacun reçoit des talents
selon ses capacités de gestion. Les deux premiers serviteurs
s'empressent aussitôt de faire fructifier les talents reçus.
Le troisième serviteur, connaissant l'âpreté
de son maître, préfère jouer sûr et cache
le talent. Lors de la reddition des comptes, il essuiera les reproches
de son maître, tandis que les deux autres seront qualifiés
de bons et fidèles serviteurs. Eux aussi devaient connaître
le caractère de leur maître, mais ils ont pris soin
de ses biens comme s'ils leur appartenaient. Ce qui ne les a pas
empêchés de prendre des risques.
Le bien
de l'Évangile
Située
dans le contexte d'un discours sur le retour glorieux du Christ
à la fin des temps, la parabole nous renseigne sur l'agir
des disciples de Jésus en ce temps d'attente qui est le nôtre.
Jésus confie ses biens à ses disciples, c'est-à-dire
son Évangile. Il a confiance que nous prendrons soin de cet
Évangile. Comme un capital qui appartient au Christ, nous
nous efforcerons de le faire valoir. Il nous le confie en connaissant
nos capacités et nos habiletés. Nous sommes invités
à être des serviteurs de l'Évangile, bons et
fidèles. Jésus ne précise pas les moyens à
prendre pour faire connaître sa personne et son message. Il
a confiance en notre esprit d'initiative et de créativité.
Notre foi au Christ nous permet d'accomplir les mêmes oeuvres
que Jésus et, comme le rapporte saint Jean, qui croit en
lui pourra même en faire de plus grandes (voir Jn 14,12).
Jésus nous a donné son Esprit pour que nous continuions
d'agir en son nom. Laissons l'Esprit créateur nous conduire
sur des chemins audacieux pour que l'Évangile déploie
sa fécondité et sa puissance transformante.
Yves Guillemette, ptre
Source: Le Feuillet biblique,
no 1771. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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