Une
vie qui fait signe
L'homme
tourmenté par un esprit mauvais (Mc 1,21-28)
Autres lectures : Dt 18,15-20
; Ps 94 ; 1 Co 7,32-35
À Capharnaüm, Jésus entre dans la synagogue.
Il y en a une dans chaque village, et à Jérusalem,
des dizaines. Là, pas d'autel, pas de hiérarchie,
pas de sacrifice; il y a seulement, déposés dans l'arche,
les rouleaux de la Torah. Au titre de son appartenance juive, Jésus
peut adresser la parole à l'assemblée, c'est-à-dire
lire, commenter et interpréter la loi mosaïque inscrite
au lectionnaire du jour, comme tout scribe, porte-parole officiel.
L'évangéliste ne nous indique pas le contenu de son
enseignement. Toutefois, il nous a mentionné précédemment
que l'Esprit était descendu sur Jésus et que la voix
céleste avait déclaré qu'il était «
le fils bien-aimé ». Mais cette vérité
de son être, les gens qui l'entourent n'ont pas encore le
moyen de la percevoir, bien qu'ils soient sous un effet de surprise,
qu'ils sentent une autorité extraordinaire émanant
de sa personne.
Autorité
et vérité
L'autorité de Jésus
s'exerce au niveau de la parole et au niveau des actes. Dans cet
humble commencement, il ne va pas expliquer la tradition des pères,
mais ce qui vient du Père; il ne proclamera pas seulement
la loi mosaïque, mais le royaume de Dieu. Sa parole a une prise
directe sur les conditions concrètes de vie de ses concitoyens.
Il vient libérer les humains des servitudes innombrables
qui les enchaînent. Son combat contre le mal commence en démasquant
l'esprit du Mauvais, qui sait trop bien la sainteté de Jésus.
Jésus, qui ne s'inscrit pas
dans l'institution hiérarchique de l'époque, vit une
situation singulière précaire, menacée par
les adversaires des hautes sphères sacerdotales. Malgré
les obstacles, Jésus sera toujours vrai dans ce qu'il est
et dans ce qu'il fait. Il parle dans la vérité de
son être tourné vers le Père et vers ses frères,
et son agir reflète ce qu'il dit.
Les disciples du Christ sont appelés
à vivre leur foi dans la radicalité d'une vie vécue
dans la vérité de ce qu'ils sont : des êtres
revêtus du Christ. La plupart du temps, cette vie en Jésus
Christ s'extériorise dans les humbles gestes quotidiens.
Cependant, il y a des heures où la puissance de cette vie
éclate lumineusement. Qui, un jour ou l'autre, n'a pas rencontré
une personne alitée qui accepte son irrémédiable
situation de souffrance, en demeurant dans la louange et en étant
tournée vers les autres? Qui n'a pas croisé des êtres
dont la vie bascule en une fraction de seconde et qui restent debout,
fidèles dans leur foi? Alors, le témoin est plongé
dans l'admiration et la reconnaissance.
Julienne Côté, CND
Source: Le Feuillet biblique,
no 1782. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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