Qu'est
le dimanche devenu?
Jésus
et le jeûne (2,23-3,6)
Autres lectures : Dt 5,12-15
; Ps 80 ; 2 Co 4,6-11
Le dimanche paraît être devenu un jour comme les autres.
On vend, on achète, on magasine. Le commerce ne s'arrête
pas, non plus que le travail pour les gens impliqués dans
les activités commerciales. J'exagère? Si peu! Les
pharisiens disaient à Jésus : « Regarde ce qu'ils
font le jour du sabbat! Cela n'est pas permis.» Serais-je en
train de vous parler comme eux?
Pourtant il y a une grande différence.
Jésus s'en prenait au légalisme des pharisiens dans
l'observance du commandement concernant le sabbat, le 7e jour de
la semaine, jour de repos et jour consacré à Dieu.
Grappiller quelques grains de blé en passant dans un champ
était devenu pour eux un travail. Il n'y avait pas moins
de 39 actions interdites ce jour-là. Dieu avait-il vraiment
édicté toutes ces prescriptions? Actuellement je me
demande si nous ne sommes pas tombés dans l'autre extrême.
Qu'a-t-on fait de ce jour consacré à rendre grâce
à Dieu pour la libération qu'il nous apporte, passée
et présente? Qu'a-t-on fait de ce jour destiné à
se reposer et resserrer les liens entre les membres de chaque famille
et de la communauté?
Au jour du sabbat, chez les juifs,
a succédé pour les chrétiens le jour du Seigneur,
le dimanche, Dies Domini, le premier jour de la semaine. Ce jour-là,
depuis la première génération chrétienne,
les disciples de Jésus se rassemblent pour prendre le repas
du Seigneur et faire mémoire du salut qui nous est donné
en Jésus Christ, pour célébrer ensemble la
fraternité qui est le rêve de Dieu pour nous, pour
participer aux agapes d'un repas fraternel et pratiquer l'agapè,
cet amour que chante Paul dans sa première lettre aux Corinthiens
et sans lequel notre vie ne vaut rien aux yeux de Dieu. Un amour
qui ne pense pas seulement à profiter de l'autre, à
en recevoir tout ce qui est possible, mais un amour qui donne et
pardonne.
Au lieu de nous arrêter à
tout ce qui n'est pas possible de faire le jour du Seigneur, pensons
plutôt à tout ce qui est possible. Essayons tout de
même de lui conserver sa double dimension: verticale, jour
sanctifié, consacré à lui dire merci, à
le prier, à partager sa parole et son pain de vie; et horizontale,
jour consacré au repos et à la fraternité humaine,
dans la famille et dans la communauté en général.
Un jour où l'on peut se retrouver en famille et resserrer
les liens avec certains membres délaissés de notre
société.
De même que Jésus a
libéré un homme de sa paralysie et lui a pardonné
ses péchés, faisons du dimanche un jour, où
l'on apporte aux autres la joie, la liberté, le réconfort
et la réconciliation.
Laurent Lafontaine, ptre
Source: Le Feuillet biblique,
no 1787. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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