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Vingt-neuvième dimanche ordinaire B - 22 octobre 2000
 
Ambitions démesurées

La suite du Christ (Marc 10,35-45)
Autres lectures: Es 53,10-11; Ps 32(33); Hb 4,14-16

 

Les deux disciples, Jacques et Jean, désirent siéger à une place d'honneur quand Jésus connaîtra la gloire. Les autres disciples s'en offusquent, mais ils devraient partager la même ambition. Ces hommes donnent l'impression de chercher à faire plier Jésus selon leur instinct de puissance.

     Jésus répond par une question déconcertante : « Pouvez-vous boire la coupe que moi, je dois boire, ou être baptisés du baptême dont moi, je serai baptisé? » Cette question situe les disciples au plan de la fonction propre d'un collaborateur. La mission des apôtres est de suivre le Christ dans sa condition de serviteur, de travailler pour l'ensemble de la communauté, et non pour eux-mêmes, d'être à son service. Jésus contesta leurs visées trop humaines. C'est le Père qui envoie (v. 40) et confie la mission d'autorité, qui confère la responsabilité dans la communauté.

      En effet, les disciples ont à regarder dans quel sens s'oriente la vie de Jésus. La confrontation avec les autorités religieuses juives semblent conduire à la fin tragique de leur Maître. Jésus va boire la coupe de la souffrance. Sa mort sera une immersion dans l'épreuve, comme un baptême. Et sur la croix, ceux qui seront à sa droite et à sa gauche seront des brigands qu'il est venu servir (vv. 42-45).

      La vie de Jésus est donnée en rançon pour la multitude (v. 45). Cette formulation empruntée au livre d'Isaïe rend compte de l'interprétation que les premiers disciples ont donnée à la mort de Jésus. Jadis, dans les peuples anciens, la rançon désignait le prix à payer pour racheter ou délivrer l'esclave ou le prisonnier de guerre. Aujourd'hui, nombreux sont ceux qui contestent ce passage par la souffrance et la mort pour le salut de l'humanité. Comment un individu se substituerait-il aux autres? On lit la métaphore de façon quantitative comme si on était dans un contexte de transaction commerciale, alors qu'elle est qualitative. Le Christ Jésus a livré un combat difficile et onéreux pour que les humains vivent, il « a payé de sa personne », il « y a mis le prix ». Son attitude de service est allée jusqu'à la mort; sa mort fut la « rançon » de sa générosité. Dans ses souffrances et ses épreuves, Jésus a manifesté une solidarité avec les hommes, un engagement total et indéfectible. En vivant sa mort dans un esprit de service, il a été le Serviteur souffrant qui retourne les forces du mal qui s'abattent sur lui en puissance de vie et d'amour.

      Cette page d'évangile ne se réduit pas à une consigne de vie morale; elle fixe le regard sur Jésus et donne la condition fondamentale de la vie du Christ, une vie de service. Jacques et Jean, et tout croyant, savent maintenant à quelle condition s'exerce la responsabilité dans la communauté.

Julienne Côté, CND

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1811. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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