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Trente et unième dimanche ordinaire B - 5 novembre 2000
 
Un dialogue respectueux et fructueux

La suite du Christ (Marc 12,28b-34)
Autres lectures: Dt 6,2-6; Ps 118 (119); Hb 7,23-28

 

Peu de temps avant la Passion, un scribe, un spécialiste des Écritures, vient consulter. Jésus. Le texte nous laisse voir un homme plein de droiture qui pose une question honnête. La Loi comportait au moins 613 prescriptions et chez le fidèle pieux, il pouvait y avoir un désir de hiérarchiser ces préceptes. Il faut savoir que le monde juif avait une haute estime de la justice, de l'éthique, de l'action, du bien à faire et du mal à ne pas faire. Le scribe demande donc quel est le premier de tous les commandements? (v. 28).

      Jésus répond en empruntant les mots l'adhésion de foi qu'est le Shuma Israël : Écoute, Israël : Le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur (v. 29). Il y adjoint le précepte fondamental de l'amour du prochain qui, dans le Lévitique, se formule ainsi: Tu aimeras ton prochain comme toi-même : je suis Yahvé (19, 18). Ce faisant, Jésus ne retire rien à ce que dit d'essentiel la Torah. En définitive, le croyant est appelé à mobiliser toutes les ressources et les facultés de son être dans un mouvement d'amour vers Dieu.

      Jusque-là rien de neuf. Et le scribe à l'esprit pénétrant, qui approuve la parole de Jésus, se permet un commentaire en résumant l'enseignement des prophètes. Cet enseignement donne priorité à la justice sociale, à l'excellence de l'amour fraternel sur le culte qui devient trop formaliste; il place « l'accomplissement du commandement d'amour dans la vie du croyant au-dessus de toute vénération purement cultuelle de Dieu » (H. Urs von Balthasar).

      Tu n'es pas loin du royaume de Dieu, déclare Jésus au scribe. Voilà, celui qui appartient au judaïsme peut franchir le pas de reconnaître Jésus, non seulement comme un maître de sagesse, mais comme le Fils de Dieu. De cheminer à sa suite. Avec Jésus nous sommes au cœur de l'unité fondamentale entre l'un et l'autre commandement. Le Royaume, c'est Jésus qui en concrétise la réalité. Dans sa vie, il fait la volonté du Père. Il aime son Père comme seul le Fils peut le faire et il aime ses frères et sœurs comme seul Dieu peut aimer les humains. Lui seul peut affirmer avec autant d'autorité l'unique commandement de l'amour. Il sera le parfait accomplissement de cet amour en faisant le don extrême de sa vie. Jésus va jusqu'à l'extrême de l'amour (Jean 13, 1), et sa mort sur la croix est à la foi un amour totalement vécu et une offrande cultuelle.

      À la suite de Jésus, nous sommes appelés à aller vers le prochain avec le même amour que nous portons à nous-mêmes; à accueillir autrui avec l'amour qui est au plus profond de nous-mêmes et dont la source est en Dieu.

Julienne Côté, CND

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1813. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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