Comme
éclatent les bourgeons
La suite du Christ (Marc
13,24-32)
Autres lectures: Dn
12,1-3; Ps 15 (16); Hb
10,11-14.18
Nos connaissances sur l'origine et le développement de l'univers
ont fait un bond prodigieux depuis les temps bibliques. Nous savons
que le ciel ne nous tombera pas sur la tête parce que le firmament
n'est pas une voûte solide posée, comme une cloche
à gâteau, sur la plate-forme terrestre. Nous savons
aussi que le soleil, la lune et les astres innombrables ne s'écraseront
pas sur la terre advenant le cas où Dieu déciderait
de retirer subitement la voûte céleste. Notre planète
Terre n'est qu'une petite particule dans un univers infini où
les corps célestes fuient à une vitesse folle, dans
toutes les directions, vers on ne sait quel rendez-vous. Les connaissances
scientifiques actuelles laissent encore beaucoup de questions en
suspens, comme le montrent les hypothèses sur la fin de l'univers.
Ne pouvant faire fi des connaissances
actuelles, c'est avec un sourire aux lèvres ou un certain
scepticisme que nous lisons les descriptions bibliques de la fin
des temps, comme c'est le cas dans le passage d'évangile
de ce dimanche. On ne peut résoudre la question en disant
que les gens de la Bible se sont trompés, ou qu'ils voyaient
juste parce qu'ils étaient inspirés. Au-delà
d'une manière symbolique, propre à une époque,
de dire ce qui dépasse les connaissances humaines, les annonces
de la fin des temps reflètent une conception de l'histoire
où Dieu est partie prenante.
La fin
est en germe dans le présent
La notion de la fin des temps, que
l'on rencontre dans la tradition biblique, repose sur une conception
de linéaire de l'histoire. Ayant eu un commencement, elle
aura certainement un terme. Croyant que Dieu est à l'origine,
il sera présent aussi à la fin des temps. Il en résulte
que l'histoire du salut est l'histoire d'une alliance qui, partant
d'un peuple particulier, est appelée à s'étendre
à toute l'humanité. Cette alliance est en marche vers
sa plénitude qui sera une communion de l'humanité
dans la vie et l'amour de Dieu.
La petite parabole du figuier est
plus significative que tous les scénarios de catastrophe
réunis. L'arbre porte dans ses bourgeons un potentiel de
vie qui éclatera le moment venu. L'apparition des feuilles
annonce l'été comme celle des fruits indique l'automne
et le temps de la cueillette. L'arbre passe ainsi par des phases
successives, toutes essentielles au déploiement de son potentiel.
Ainsi en est-il du temps actuel qui contient en germe la fin de
l'histoire de l'alliance. Même si la croissance du règne
de Dieu rencontre de l'opposition, on peut aussi percevoir des signes
de sa réalisation.
Yves Guillemette, ptre
Source: Le Feuillet biblique,
no 1815. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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