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Troisième dimanche de Carême C - 18 mars 2001
 
Un appel vigoureux

La conversion est urgente (Luc 13,1-9)
Autres lectures: Ex 3,1-8a.10.13-15 ; Ps 102 (103) ; 1 Co 10,1-6.10-12

 

Le récit de Luc comprend aujourd'hui deux courts passages : l'un rend compte d'une déclaration surprenante de Jésus, et l'autre présente une parabole, riche d'enseignements.

     Dans un premier temps, des événements historiques tragiques (vv. 1.4) ont secoué les gens et suscité des réactions. Pourquoi certains individus ont-ils été épargnés et d'autres ont-ils été massacrés? Pourquoi y a-t-il tant de souffrances? Nos contemporains évoqueront le hasard, la fatalité, la négligence des humains. À l'époque, une conception courante attribuait facilement l'inégalité aux péchés de ceux qui souffrent de maladies, d'infirmités (Jean 9, 2-3) ou meurent , comme dans le cas présent. Les châtiments atteignaient les pécheurs; ceux qui étaient épargnés se voyaient rassurés dans la perception de leur justice personnelle. Mais Jésus, partage-t-il cette vision?

     Jésus rappelle qu'une catastrophe peut atteindre tout le monde sans distinction de valeur morale. Ses propos surprennent, déconcertent, car, dans l'utilisation du mot périr ils opèrent un glissement de sens : Eh bien non, je vous le dis, et si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de la même manière (v. 5; aussi v. 3).

     Pour Jésus, tous sont pécheurs et menacés. Ce qui est arrivé, la mort des uns et la vie sauve pour les autres, est un avertissement providentiel adressé à tous, un signe du sérieux de la vie et du jugement définitif à venir et déjà en route (12, 57-59). Au sujet de la mort, il n'est pas seulement question ici de la mort physique, mais il y a évocation de la mort spirituelle, des forces de mort à l'œuvre dans le monde, de tous ces éloignements de Dieu, de toutes ces ruptures avec le Père, qui peuvent mener à une perte totale et éternelle. C'est dire que les auditeurs de Jésus sont appelés à reconnaître en lui l'Envoyé de Dieu.

     La parabole inquiétante du figuier stérile illustre aussi l'appel à la conversion. Elle insiste sur l'urgence de la conversion. Si l'arbre fruitier est improductif (entendons ici le pécheur), on pense naturellement à le faire disparaître, à le « couper »; le parasite n'épuisera plus le sol. Ce comportement, il va sans dire, est prévisible. Dans l'extrait, le jardinier crée du neuf en intercédant et en offrant un dernier délai, un délai inattendu; il invite à la patience, il offre une dernière chance. L'homme-pécheur symbolisé par l'arbre reçoit une grâce non méritée, une possibilité de bien vivre le temps présent (Luc 12, 56). C'est un appel offert gratuitement, qui ne s'impose pas par la force, mais qui doit être accueilli.

Julienne Côté, CND

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1832. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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