La cure
miracle
Guérison de dix lépreux (Lc
17, 11-19)
Autres lectures: 2
R 5, 14-17 ; Ps 97 (98) ; 2
Tm 2, 8-13
L'évangile proclamé durant cette célébration
dominicale relate la guérison de dix lépreux par Jésus.
Soulignons que Luc est avare de détails sur le déroulement
de la guérison (v. 14). L'évangéliste préfère
plutôt décrire les circonstances du miracle car il
peut le mieux faire apparaître la significationthéologique
de l'événement.
Jésus
Luc a intégré dans
cette Bonne Nouvelle plusieurs titres qui révèlent
l'identité du Seigneur. La prière des lépreux
contient deux titres : Jésus et Maître. Jésus
est rarement appelé par son nom dans les évangiles.
Luc emploie ce nom, qui signifie " Dieu sauve ", en deux occasions
: dans l'épisode du bon larron (Luc
23,42) et ici. Dans les deux récits, Jésus sauve
des personnes. Luc affirme donc dans cet évangile que Jésus
est le Sauveur. De plus en adjoignant au nom de Jésus le
titre de Maître, l'évangéliste fait allusion
à la toute-puissance de Jésus. Ces deux caractéristiques
orientent le lecteur à reconnaître la divinité
du Sauveur. Le comportement du lépreux samaritain à
l'égard du Maître ajoute deux indices à la révélation
de la nature divine de Jésus. D'abord le Samaritain se jette
face contre terre devant Jésus. Ce geste de respect est réservé
à Dieu. Le miraculé rend aussi grâce à
Jésus, alors que l'action de grâce est d'abord adressée
à Dieu. Ainsi la manière de s'adresser à Jésus
et des gestes posés à son égard contribuent
à la mise en lumière, la divinité de Jésus.
Le lépreux
samaritain
En Israël, les lépreux
étaient regardés comme des pécheurs ayant subi
un châtiment divin. Ils devaient se tenir, comme on le voit
dans l'Évangile, à distance des passants (Lévitique
13,46). Ils étaient exclus de la société
et de la pratique religieuse. Selon la Loi (Lv 13-14), la guérison
d'un lépreux devait être reconnue par un prêtre.
Le malade guéri était alors réintégré
dans la société. En guérissant des lépreux,
Jésus posait un geste qui dépassait le simple retour
à la santé. Il effectuait un geste de salut puisqu'il
délivrait les lépreux du péché qui les
emprisonnait. De plus, notre lépreux, un samaritain appartient
à un groupe dissident du judaïsme traditionnel, méprisé
et exclu. En décrivant l'action de grâce du samaritain,
Luc veut transmettre un élément important de sa pensée
théologique. Il affirme que le salut chrétien s'adresse
à tout le monde : juifs et non-juifs. Il suffit de croire
en Jésus Christ pour être sauvé.
Benoît Lambert
Source: Le Feuillet biblique,
no 1853. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre
biblique de Montréal.
Chronique
précédente :
Servir d'abord
|