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Trente-troisième dimanche ordinaire C - 18 novembre 2001
 
La peur? Non merci!

Annonce de la destruction du Temple (Lc 21, 5-19)
Autres lectures: Ml 3,19-20a ; Ps 97 (98) ; 2 Th 3, 7-12

 

La peur, réflexe de défense, est essentielle à la survie. Mais lorsqu'elle prend des proportions démesurées, elle paralyse et cause plus de tort que de bien. Et pourtant, nous en avons des raisons d'avoir peur. Il suffit d'ouvrir le journal ou d'allumer la télé à l'heure des informations. Des catastrophes surviennent presque chaque jour. L'environnement est menacé. Des épidémies et épizooties peuvent survenir en tout temps. Allons-nous tout droit vers la fin? Comment garder la tête froide?

     Nos frayeurs d'aujourd'hui, légitimes, ne constituent pas un phénomène nouveau. Chaque génération a connu les siennes. Pour les premiers chrétiens et chrétiennes, les événements inquiétants prennent un sens particulier. En raison de la récente résurrection du Seigneur, ils croient que ce monde-ci n'en a plus pour longtemps. Puisque Jésus est entré dans une vie nouvelle, l'existence actuelle n'a plus sa raison d'être. Le Jugement dernier est pour très bientôt. Des prédicateurs et soi-disant prophètes, en mal de pouvoir, profitent de ces sentiments pour annoncer la fin des temps. Les événements leur donnent apparemment raison: le temple de Jérusalem est détruit en 70 après Jésus Christ. Les disciples de Jésus ont donc de la difficulté à y voir clair. Serait-ce la fin? Si oui, que faut-il faire? La vie vaut-elle encore la peine d'être vécue?

     L'évangéliste Luc vient remettre les choses en perspective: les événements, même les plus spectaculaires, n'annoncent pas la fin des temps. Le pire des pièges serait de se laisser gagner par la peur. L'Église d'alors n'a pas besoin de paralysés mais bien d'hommes et de femmes debout, en marche, déterminés à ce que la Bonne Nouvelle s'étende par toute la terre. Ce qui valait pour les premiers destinataires de Luc vaut encore pour l'Église d'aujourd'hui.

     Pour nous aujourd'hui, les tremblements de terre, épidémies et famines n'annoncent pas la fin des temps. Le monde en a connu tellement d'autres et jamais sa population n'a été aussi nombreuse! Faut-il pour autant regarder le train passer? Si les paroles de Jésus enjoignent à ne pas céder à la panique, ce n'est pas non plus pour sombrer dans l'insouciance. La Bonne Nouvelle, c'est justement que les malheurs de l'humanité ne sont pas les derniers mots de Dieu. Ce que Dieu souhaite, c'est aimer sa création et non pas la détruire. Il reste aux croyants et aux croyantes d'entrer dans cet élan d'amour et d'y contribuer, ensemble, au jour le jour.

Jean Grou

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1858. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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Qui vivra verra!