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Vingt-cinquième dimanche ordinaire A - 22 septembre 2002
 
Un problème d'équité salariale

Les ouvriers de la onzième heure (Matthieu 20, 1-16a)
Autres lectures: Isaïe 55, 6-9; Ps 144 (145); Philippiens 1, 20c-24.27a

La parabole, donnée sans introduction, se rattache à ce qui la précède: le discours sur la récompense de ceux qui ont tout quitté pour suivre Jésus. Ceux-ci seront perçus, socialement, comme des derniers parce qu'ils ont renoncé à tout ce que le monde considère important, mais dans le Royaume, ils seront premiers, parce que Dieu ne juge pas à la manière humaine. Il est bon (v. 15; cf. Mt 19, 17 : un seul est bon) et sa bonté lui fait donner avec générosité à chacun ce dont il a besoin pour entrer dans le Royaume.

     Par ailleurs, si on regarde la parabole pour elle-même, elle est susceptible de plusieurs interprétations qui sont complémentaires plutôt que concurrentes.

Une interprétation sociale

     Un denier par jour (cf. verset 2), c'est le salaire normal d'un ouvrier, au temps de Jésus. Ce n'est pas la richesse mais le nécessaire pour vivre. Le maître de la parabole se soucie de donner à chacun de ses employés ce minimum. En cela, il imite la manière d'agir de Dieu lui-même, lui qui nourrit les oiseaux et décore les fleurs des champs (cf. Mt 6, 25-34); il devient un signe du Royaume déjà en marche. Ainsi, dans la communauté des disciples de Jésus, on doit faire en sorte que personne - même le dernier venu - ne manque de ce dont il a besoin.

Une interprétation théologique

     La bonté du maître à l'égard des ouvriers de la dernière heure rappelle celle de Jésus envers les publicains et les pécheurs. Devant les récriminations des justes et des bien-pensants, il veut signifier que la Bonne Nouvelle s'adresse à tous et qu'il est venu pour appeler, non pas les justes, mais les pécheurs à se convertir (cf. Mt 9, 13).

Une interprétation ecclésiale

     On sait comment, dans les premières générations, fut difficile l'intégration de croyants venus du judaïsme et d'autres venus du paganisme, en une seule Église. Les croyants d'origine juive croyaient avoir préséance - une sorte de droit d'aînesse - sur les autres, arrivés plus tardivement dans la communauté.

     La parabole, et surtout sa conclusion (verset 16), viennent souligner le fait que la générosité de Dieu s'exerce de la même manière à l'égard de tous ses enfants.

     À l'égard des disciples, qui ont un rôle exceptionnel à jouer dans l'Église naissante et qui ont renoncé à beaucoup de choses pour suivre le Maître (cf. Mt 19, 27-30), Jésus veut rappeler aussi qu'ils ne doivent pas se placer au-dessus des autres, car tous les ouvriers de la vigne, même les derniers, ont leur place dans le Royaume.

Jérôme Longtin, ptre

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1894. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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