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Vingt-neuvième dimanche ordinaire A - 20 octobre 2002
 
Obéir à Dieu ou aux hommes?

L'impôt dû à César (Matthieu 22, 15-21)
Autres lectures: Isaïe 45, 1.4-6; Ps 95 (96); 1 Thessaloniciens 1, 1-5b

Voilà une question qui sollicite les croyants et objecteurs de conscience. Comment discerner dans les ordres humains qui nous sont imposés ceux qui sont compatibles avec la volonté de Dieu et ceux qui ne le sont pas?

     Pouvons-nous résister aux autorités humaines et politiques, et dans quel cas? Certains pouvoirs humains, de type absolu et totalitaire, ne respectent pas la conscience de leurs sujets; alors il faut résister. Rappelons-nous la réponse des apôtres aux membres du Grand Conseil qui voulaient les empêcher d'annoncer l'Évangile : « Mieux vaut obéir à Dieu qu'aux hommes. Nous ne pouvons certes pas taire ce que nous avons vu et entendu » (Actes 4,19 et 5,29).

L'impôt

     Au temps de Jésus, on levait différents impôts et taxes. Les Juifs, payaient l'impôt du Temple, mais comme ils vivaient sous la gouverne romaine, ils devaient aussi acquitter des taxes de péage et de douane ainsi que l'impôt ou le tribut capital (par tête), les vieillards et les enfants en étaient exemptés.

     Il fallait payer l'impôt avec l'argent romain. Or les pièces romaines étaient à l'effigie de l'empereur, avec l'inscription : Tibère, empereur, fils du divin Auguste, Auguste lui-même. La formulation se comprend dans le cadre de la religion officielle romaine où l'empereur est divinisé. Les Juifs y voient un double offrant, s'ajoutent à l'obligation de payer l'impôt à une puissance étrangère humiliante. Non seulement l'image de l'empereur contrevient à l'interdiction de représenter Dieu ou un être humain, mais aussi la divinisation de l'empereur est incompatible avec Yahwé le seul Dieu et souverain universel. C'est dans ce contexte qu'il faut comprendre la question posée à Jésus au sujet de l'impôt.

Est-il permis de payer l'impôt?

Le génie de Jésus est de bien comprendre la problématique de ses interlocuteurs, mais de ne pas entrer dans la problématique du permis et de l'interdit. Il veut plutôt redonner son sens à chaque réalité; ce qu'il faut faire devient alors plus clair. Il démasque l'hypocrisie de ceux qui lui tendent un piège. Jésus leur demande de lui montrer la monnaie qui sert à payer l'impôt. Or voilà qu'eux-mêmes ont cette pièce d'argent dont les pharisiens disent qu'elle est une insulte au vrai Dieu. Jésus les amène ensuite à l'identifier et àr econnaître l'autorité impériale. Et Jésus de répondre : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». Sa réponse a une double conséquence, comme les deux côtés de la pièce de monnaie. D'abord, une face négative : ne pas faire de l'empereur un dieu, même s'il se prétend le divin Tibère César. Ensuite, une face positive : lui retourner sa monnaie mais rendre à Dieu ce qui lui revient, c'est-à-dire TOUT. Jésus n'érige pas deux ordres distincts: le terrestre et le divin, qui n'aurait aucun rapport avec le terrestre. Dieu a des exigences dans tous les domaines.

Laurent Lafontaine, ptre

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1898. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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R.S.V.P.