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Trente et unième dimanche ordinaire A - 3 novembre 2002
 
Centrés sur le Père

Jésus juge les scribes et les pharisiens (Matthieu 23, 1-12)
Autres lectures: Malachie 1, 14b - 2, 1.2b.8-10;
Ps 130 (131); 1 Thessaloniciens 2, 7b-9.13

Notre éducation spirituelle a toujours inclus un volet de mise en garde contre la gloriole et les titres ronflants. Peut-être avons-nous présupposé l'automatisme de l'orgueil! Comme si les marques d'honneur étaient toujours déplacées et superflues... En effet, les titres reflètent des mécanismes essentiels pour la gouverne des associations, des mouvements et de la société. Les titres doivent correspondre à des fonctions de l'organisation. Il est juste et bon pour un groupe humain d'être sagement dirigé par des gens qui y consacrent temps et énergie. Il est réconfortant de sentir que les tâches sont réparties avec équilibre et justice.

     Par contre, constater qu'un ou plusieurs leaders se contentent des honneurs et de l'étalage public de leur importance s'avère angoissant pour les membres d'une association. Surtout si c'est au détriment du service efficace requis par leurs membres sans panache. En ce sens, les mises en garde de l'évangile gardent toute leur pertinence. Elles occupent d'ailleurs une bonne place au palmarès des textes mémorables. L'image des fardeaux pesants dont on affuble les gens sans leur fournir d'aide est restée gravée dans bien des mémoires comme indicateur privilégié d'incohérence entre le dire et le faire!

     Les paroles de Jésus sont donc d'actualité deux millénaires plus tard. Ce consensus actuel quant à leur pertinence est un bien faible écho de leur force originelle. Jésus frappe au coeur des préoccupations centrales des groupes humains auxquels il adresse ses propos. Loin d'être une mince façade de parade, le titre d'une personne était dans la société méditerranéenne un reflet de son rôle dans le groupe. Être et surtout paraître à la hauteur de ce rôle exigeait une dépense d'énergie de tous les instants. Car le rôle décrivait toute la consistance personnelle.

     En recentrant toute l'attention des auditeurs sur le Père qui est aux cieux, Jésus fait fi de tous les intermédiaires. Il invite la foule et les disciples à ne jamais perdre de vue celui qui véritablement est la source de tous les bienfaits. Nous trouvons bien vigoureux et pertinent cet avertissement de Jésus. En son temps, ses auditeurs ont dû en être stupéfaits! Car ce que Jésus préconise, ce n'est rien de moins qu'une recomposition sociale totale. On ne propose pas à la légère un tel remaniement social, surtout dans un contexte où la survie du groupe est sans cesse menacée par la force impériale de Rome. Jésus est mort trop vite à cause de telles déclarations! N'oublions pas cette conséquence de ses paroles lorsque nous nous donnons la peine d'en écouter aujourd'hui l'écho.

Alain Faucher, ptre

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1900. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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L'unité des deux amours