INTERBIBLE
Au son de la cithare
célébrer la paroleintuitionspsaumespsaumespsaumes
off Nouveautés
off Cithare
off Source
off Découverte
off Écritures
off Carrefour
off Caravane
off Scriptorium
off Artisans

 

 
Célébrer la Parole

 

orant
Imprimer
Dimanche des Rameaux A - 24 mars 2002
 
Se laisser instruire... comme Jésus!

L'entrée triomphale à Jérusalem (Matthieu 21, 1-11)
Autres lectures: Is 50, 4-7 ; Ps 21 (22) ; Ph 2, 6-11

 

Anodine, cette scène d'entrée à Jérusalem si souvent proclamée? Pas du tout pour des oreilles familières avec les envolées du prophète Zacharie du Premier Testament. L'entrée triomphale racontée selon Matthieu est une affirmation fracassante du « temps de Dieu ». Un « séisme » survient au moment de l'entrée à Jérusalem et lorsque Jésus est en croix. Tout le cosmos s'implique dans ce long moment de transition vécu à Jérusalem. En Zacharie 14, 4, nous constatons que le mont des Oliviers devait servir de marchepied royal pour Dieu à la fin des temps. Que Jésus parte de ce point précis pour entrer dans la ville sainte n'est pas un détail! De même, sa monture très humble se réfère aux intentions pacifiques du Roi-Messie de Zacharie 9, 9.

     Les gens qui l'accueillent ne se gênent pas pour rehausser l'éclat de son entrée. On utilise des matériaux végétaux familiers lors de la célébration de la fête des Cabanes. Cette joyeuse célébration évoquait le temps béni du séjour au désert, alors que la vie du peuple dépendait uniquement de la bonté divine.

     Les titres donnés à Jésus dans les acclamations et les commentaires du peuple en font une personne de rang royal qui tire son autorité de Dieu lui-même. Tel est l'environnement dont nous devrons tenir compte en lisant le grand récit de la passion. Trahison, faux témoignages, va-et-vient entre les instances judiciaires, rudoiement des militaires perdent alors beaucoup de leur tragique. L'endurance de Jésus est logique. Son intervention pacifique a été entérinée par le peuple dès le commencement et est marquée du sceau de Dieu. Son déshonneur sera temporaire. Son honneur sera restauré après la dévastation honteuse de la mort en croix. Jésus subit la souffrance sans remettre en question ses certitudes. Son comportement révèle l'essentiel de la vie croyante : la certitude d'un lien, d'une relation plus résistants que la mort elle-même.

     Comment traduire dans notre univers mental d'individualisme et de succès personnel cet attachement énergique à Dieu, source de toute vie et de tout honneur? Croire et espérer, cela devient alors une contestation permanente. Le temps est peut-être venu, dans nos rassemblements communautaires, d'entendre des récits actuels de la bouche même de gens comme nous qui réapprennent la vie grâce à leur association étroite avec Dieu. Telle est la valeur de la vie des disciples. Savoir que nous ne sommes pas seuls et le laisser entendre. En sachant que cela ne sera pas toujours bien accueilli...

Alain Faucher, ptre

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1876. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

Chronique précédente :
Rendez-vous avec la vie