Quel Carême
ferons-nous?
Baptême
et tentation de Jésus (Marc 1, 12-15)
Autres lectures : Genèse
9, 8-15; Ps 24 (25); 1
Pierre 3, 18-22
Nous commençons le Carême, un temps de préparation
aux célébrations du mystère pascal, sommet
liturgique de l'année chrétienne. Nous vivons après
la résurrection du Christ. En tant que Chrétiennes
et Chrétiens baptisés, nous vivons de la vie même
de Celui qui a vaincu la mort. Pour nous, la mort n'est plus sans
issue. Cette conviction n'efface pas les nombreuses difficultés
de la vie quotidienne. Notre vie de tous les jours ressemble souvent
à un combat que nous menons, un combat pour gagner chaque
jour un peu plus de bonheur pour nous et pour nos proches. De multiples
embûches parsèment notre route. Des doutes nous assaillent.
La voie d'évitement est toujours plus facile à prendre
que la pente abrupte devant nous
Nous sommes les premiers
à savoir que les tentations n'arrivent pas qu'au temps du
Carême, pas plus que Jésus n'a eu la paix après
quarante jours au désert! Satan, Satan, cet «Adversaire»
formidable en nous, ne nous lâche pas deux minutes de suite,
pour ainsi dire
Investi de l'Esprit de Dieu, revêtu
de la force divine, Jésus affronte les inévitables
difficultés reliées à sa prédication.
Mais il ne s'agit pas pour nous de le regarder aller, en bon spectateurs
des prouesses messianiques, comme au cinéma. Société
des loisirs, quand tu nous tiens
Avons-nous oublié
que nous avons reçu à notre baptême le même
Esprit que Jésus? Nous ne saurions être mieux équipés!
Qu'avons-nous fait de la Bonne Nouvelle? Au-delà de notre
quête quotidienne du bonheur, avons-nous de bonnes nouvelles
à raconter à ceux et celles qui croisent notre route?
Quelle mine affichons-nous au sein des tracas de tous les jours,
ou face aux épreuves marquantes de notre vie? Bien au-delà
des mots de réconfort, quels gestes avons-nous posés
concrètement cette année pour soulager la misère
des autres? Nous sommes-nous impliqués dans la construction
d'un monde meilleur, en solidarité avec les plus démunis
de notre planète? Le Règne de Dieu est-il plus proche
ou plus loin de nous que l'année dernière?
Pendant les quarante jours à
venir, n'offrons pas au monde une «face de carême»,
voulez-vous? Répandons autour de nous l'Esprit du Ressuscité
que nous avons reçu! Soyons des raisons d'espérer
pour tant de personnes dans le chagrin! Peut-être l'Esprit
que nous dégagerons nous collera-t-il à la peau le
reste de l'année? Dans un monde qui ressemble trop souvent
à un désert, vivons parmi les bêtes sauvages
et les anges nous serviront!
Rodolfo Felices Luna
Source: Le Feuillet biblique,
no 1918. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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