Jésus,
élevé sur la croix
et dans
la gloire
Le
fils médiateur et le jugement (Jean 3, 13-17)
Autres lectures : Nombres
21, 4b-9; Ps 77 (78);
Philippiens
2, 6-11
L'évangéliste Jean, ayant à l'esprit l'épisode
du serpent d'airain, utilise toute la richesse symbolique de ce
récit du Premier Testament pour évoquer le mystère
de Jésus, Christ crucifié.
Un mystère d'amour illimité
Dieu a tellement aimé le
monde qu'il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui
croit en lui, ne périra pas, mais il obtiendra la vie
(v. 16a). Dieu a créé par amour. Dieu veut le salut
de tous par amour; sans cesse, il l'offre à ce monde travaillé
par la violence et les injustices, par toutes les forces hostiles
à son Envoyé, Jésus.
Au cours de sa vie, les actes de
Jésus sont des signes de l'amour maternel et miséricordieux
du Père. À l'heure de la passion, le Fils se soumet
aux injures de ses frères et porte jusqu'au bout leur hostilité,
leurs incompréhensions et leurs sarcasmes. Il reçoit
sans violence l'abus de pouvoir des autorités romaines et
juives, celui des chefs religieux qui se pervertissent au point
de condamner l'Innocent.
Pour l'évangéliste
Jean qui a médité longuement l'événement
de la mort-résurrection, la croix de Jésus est le
cri d'amour fou de Dieu! La Croix est une Parole d'amour, l'expression
suprême du cur de Dieu. Elle est à la fois une
parole de vérité sur l'être humain, homme et
femme, et une parole de vérité sur Dieu. Dieu en son
Fils est solidaire de tous les humiliés, de tous les rejetés,
de tous les méprisés. Il est venu chercher ce qui
était perdu.
Ô Croix de Jésus Christ!
Dans le désert, les Hébreux
repentis qui regardaient le serpent d'airain conservaient la vie.
Les chrétiens, eux, sont invités à regarder
la Croix et à croire. Contempler la Croix, c'est ouvrir les
yeux sur la capacité de l'homme et de la femme à s'aliéner,
à se séparer de Dieu et de ses frères et surs.
C'est ouvrir grand les yeux sur l'amour admirable du Crucifié-ressuscité
qui libère et donne la vie de Dieu.
Jésus, élevé
sur la croix, dit la nature même de Dieu qui ne peut être
qu'amour bienveillant. Dans son ultime désappropriation de
lui-même, Jésus, par la force d'un amour qui ne domine
pas mais attire, vit l'heure de sa glorification. Il est Seigneur
en dévoilant le jugement de Dieu, non un jugement de condamnation,
mais d'amour : Lorsque vous aurez élevé le Fils
de l'homme, alors vous connaîtrez que moi Je Suis (Jean
8, 28). Et encore : Et moi, lorsque j'aurai été
élevé de la terre, j'attirerai à moi tous les
humains (12, 32).
Julienne Côté, CND, bibliste
Professeure Collège Régina Assumpta
Source: Le Feuillet biblique,
no 1936. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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