Guérir,
prier et enseigner :
voilà
de sa vie tout l'abrégé!
Jésus
guérit la belle-mère de Pierre (Marc 1, 29-39)
Autres lectures : Job
7, 1-7; Ps 146 (147)
1
Corinthiens 9, 16-19.22-23
En lisant l'Évangile d'aujourd'hui, je ne peux m'empêcher
de penser au refrain de l'hymne dont s'était doté,
depuis sa fondation, le pensionnat où j'ai fait mon école
secondaire : « Études, prières, leçons
et travail, voilà de notre vie tout l'abrégé!
»
Pris dans son ensemble, le contenu
de l'hymne véhiculait les idéaux de notre alma
mater; à eux seuls, ces quatre mots étaient les
piliers de la vie quotidienne des étudiants! Quatorze ans
plus tard, ces termes : « Études, prières, leçons
et travail » continuent à résonner encore et
encore dans mon esprit. Jésus n'avait pas besoin d'un hymne
pour articuler sa vie. Cette dernière était elle-même
un hymne; son projet messianique, il n'avait qu'à le vivre!
Cet extrait de l'Évangile
de Marc (1,
29-39), qui présente la guérison de la belle-mère
de Pierre, le franc succès récolté par Jésus
suite aux nombreuses guérisons opérées et sa
prière à l'écart, est un condensé de
son activité missionnaire, au service de la Bonne Nouvelle.
Il s'agit d'un ensemble composé des événements
qui marquent le début du ministère public de Jésus.
À en croire les livres du
Lévitique et du Deutéronome, la maladie
et la possession par le démon sont, dans la mentalité
de l'époque, un signe du péché. Marc inscrit
ces deux actions salutaires (guérison et exorcisme) dans
le cadre d'un seul et même geste messianique qui rapporte
un franc succès à Jésus (1,
32-34). On comprend donc que soulager la misère humaine,
maîtriser le mal et la souffrance, c'est accomplir l'Écriture
et faire advenir le règne de Dieu.
Lorsque, le matin, Jésus se
retire pour la prière, il veut laisser comprendre que ce
qui fait vivre pleinement l'être humain, ce n'est pas d'être
satisfait de ses bonnes actions; c'est plutôt la communion
profonde avec Dieu. L'accomplissement des actes de bonté
et de miséricorde au profit des plus petits ne doit jamais
faire perdre de vue l'objectif initial et Celui qui en est l'artiste!
En invitant ses disciples à
aller ailleurs, afin qu'il y prêche aussi, Jésus souligne
le troisième et central élément de sa manifestation
messianique, montrant par là qu'il sait merveilleusement
concilier tous les impératifs qu'elle commande (cf. Jacques
Hervieux). Les guérisons opérées sont un signe
de l'authenticité de la Bonne Nouvelle, annoncée en
actes et en paroles.
Une question nous est alors posée :
au milieu de toutes les sollicitations de notre société
capitaliste et néo-libérale, saurons-nous dire de
notre vie qu'elle est, à sa manière, un abrégé
de trois réalités : soulager la misère humaine,
prier et enseigner?
Jean-Chrysostome Zoloshi, ptre
Source: Le Feuillet biblique,
no 1914. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre
biblique de Montréal.
Chronique
précédente :
Le temps des témoins
|