Une
question vieille comme le monde
Mariage
et divorce (Marc 10, 2-16)
Autres lectures : Genèse
2, 18-24; Ps 127-(128); Hébreux
2, 9-11
La loi
Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme?
(Marc 10, 2) Question vieille comme le monde! Elle se pose au temps
de Moïse, au temps de Jésus et encore aujourd'hui. À
cette interrogation donc, Jésus ne répond pas abruptement.
Il préfère d'abord faire appel à la mémoire :
Que vous a prescrit Moïse? (v. 3) Puis, se rendant compte que
l'auditoire est bien au fait, il ajoute le motif de la permission :
l'endurcissement du cur (v. 5). Enfin, Jésus va mettre
ces spécialistes de la Loi devant une autre Loi, celle des
origines où il est demandé de ne pas désunir
ce que Dieu a uni dès le commencement de la création
(v. 6).
Les coupables
Aucune réaction des pharisiens
n'a été retenue par le rédacteur. C'est de
retour à la maison (v. 10) que les disciples veulent en savoir
davantage. Ils semblent insatisfaits des réponses de leur
Maître. Aussi, ce dernier apporte des précisions en
qualifiant d'adultère la brisure du lien qui fait de
l'homme et de la femme une même chair. Et il ajoute que le
péché d'adultère est autant le péché
de l'un comme de l'autre. D'ailleurs le geste de Jésus en
faveur d'une femme prise en flagrant délit d'adultère
(Jn 8, 1-11), fera grand bruit en rétablissant justement
la part de responsabilité des partenaires et des accusateurs.
La leçon
Polygamies, unions brisées,
adultères sont des situations que l'on rencontre presque
à chaque page de la bible. Et Dieu ne semble pas s'en scandaliser
car plusieurs de ces infidélités s'insèrent
dans l'histoire du salut et notamment dans la généalogie
de Jésus. Nous pourrions même dire que cette patience
de Dieu envers les faiblesses de ses créatures a aidé
celles-ci à découvrir que le pardon est une autre
manière de nommer l'amour.
Le neuf
Pour saisir un peu à quel point
un amour véritable est immortel, il faut avoir expérimenté
comment l'amour du Christ est tendresse et bonté. Et cette
expérience suppose que cet amour a été accueilli
avec un cur d'enfant. La fin de l'évangile nous apprend
en effet, comme en prime, que le Royaume de Dieu doit être
reçu dans nos vies à la manière d'un enfant
(v. 15). Et cette manière est simple tout en étant
exigeante : aimer Dieu qui nous aime et aimer l'autre avec
le cur de Dieu.
Ghislaine Salvail. SJSH
M. en théologie
Licence en Littérature française
Baccalauréat en enseignement
Source: Le Feuillet biblique,
no 1939. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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