La famille
de Jésus
Jésus
est présenté au Seigneur dans le Temple (Luc
2, 22-40)
Autres lectures: Genèse
15, 1-6; 21, 1-3; Ps 104 (105) ;
Hébreux
11, 8.11-12.17-19
Célébrer la Sainte Famille, c'est d'abord
reconnaître la réalité de l'incarnation. Dieu
choisit de faire partie de l'humanité qu'il a créée.
Pour cela, il envoie son Fils unique qui naît dans une vraie
famille, au sein d'un peuple avec sa religion, sa culture, ses lois.
Même si la conception de Jésus est le fruit d'une initiative
toute spéciale de Dieu, l'entrée dans l'histoire humaine
du Fils de Dieu se fait par le chemin de tout le monde. Jésus
grandit à Nazareth, ville de Galilée, rempli de la
grâce et de la sagesse de Dieu (v.
39) mais aussi, sans doute, entouré de l'affection de
Joseph et Marie.
La venue de Jésus au Temple
Dans l'oeuvre de Luc, Jérusalem
et son Temple occupent une place privilégiée. C'est
à partir de Jérusalem que se diffusera la Bonne Nouvelle
après la Pentecôte (cf. Actes
1, 8). Dès lors, cette première visite de Jésus
au Temple et à la ville sainte prend une valeur symbolique.
Il vient à la rencontre des institutions majeures de l'Alliance:
la Loi et le Temple, et sa présence va changer radicalement
leur signification. Désormais ce sera lui, Jésus,
qui sera le moyen du salut offert à Israël et à
tous les peuples (cf. v.
30). On n'en voudra donc pas trop à Luc d'avoir quelque
peu confondu les rites liés à la naissance, dans le
monde juif, puisque son objectif était d'abord d'amener Jésus
au Temple de Jérusalem, jusque là centre de la vie
du peuple d'Israël.
La lumière des nations
Le sommet de toute la scène
se situe dans les deux interventions de Syméon (vv.
29-32 et
34-35). On y trouve l'exposé de toute la mission de Jésus.
Dans l'espérance des prophètes, Dieu lui-même
doit venir habiter au sein de son peuple et sera sa lumière
(voir, par exemple : Is
60, 1-3.19-20); d'autres textes confient au Serviteur la mission
d'éclairer toutes les nations de la lumière de l'Alliance
(voir, Is
42, 6;
49,
6). L'Esprit de Dieu révèle mystérieusement
à Syméon que cette espérance est maintenant
réalisée. Cet enfant semblable à tous les autres,
porté au Temple par ses parents, est celui qui réalise
et dépasse toutes les attentes et les promesses de l'ancienne
Alliance.
Cependant, la réalisation
de ces promesses s'accomplira dans la souffrance et le rejet. La
deuxième partie de la prophétie de Syméon envisage
ce que sera concrètement le sort de Jésus (vv.
34-35). Marie, sa mère, est associée étroitement
à sa mission. Non seulement elle participe à la douleur
de son fils sur le plan humain mais elle représente aussi
la Fille de Sion, cette figure symbolique de l'Ancien Testament,
blessée de voir le peuple choisi refuser le salut offert
par Dieu.
Ceux qui attendent la délivrance
de Jérusalem
À côté de Syméon
apparaît la prophétesse Anne (vv.
36-38). Luc ne précise pas de quelle manière elle
exerçait la prophétie, et il ne rapporte d'elle aucune
parole. Il insiste plutôt sur son grand âge: à
travers elle, c'est l'Ancienne Alliance qui reconnaît la nouvelle.
« Elle parle de l'enfant, nous dit Luc, à tous ceux
qui attendaient la délivrance de Jérusalem »
(v. 38). Cette attente pourrait être comprise dans un sens
strictement politique. Cependant Luc lui confère sûrement
un sens théologique: la délivrance attendue, c'est
l'avènement du règne de Dieu, annoncé par les
prophètes. Anne est ainsi, après les bergers (cf.
Lc
2, 17-18), une des premières missionnaires de la Bonne
Nouvelle.
Jérôme Longtin, ptre
Source: Le Feuillet biblique,
no 1908. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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