Figures
du passé...
pour aujourd'hui
Profession
de foi de Pierre (Matthieu 16, 13-19)
Autres lectures : Actes
12, 1-11; Ps 33(34);
2
Timothée 4, 6-8.17-18
L'évangéliste Matthieu fait de Pierre l'apôtre
de référence sur lequel l'Église s'appuiera
pour continuer la mission du Christ. Sa profession de foi, claire
et sans équivoque lui vaut cette place de choix. Jésus
sonde auparavant le terrain, pour vérifier ce que la rumeur
populaire dit de lui (v.
13). Les opinions à son sujet auraient de quoi le flatter:
il figure parmi les plus grands prophètes (v.
14). Mais cela ne semble pas lui suffire. Il incite ses compagnons
à prendre position. Pierre s'avance alors pour confesser
Jésus comme Messie, Fils du Dieu vivant. Son intervention
en fait non pas le porte-parole du groupe mais le premier à
professer personnellement sa foi.
Célébrer Pierre, avec
Paul, c'est une occasion de nous rattacher à une foi éclairée
et à un désir de la dire haut et fort. Nous pourrions
nous contenter d'une vision étroite de Jésus, un peu
comme celles véhiculées par l'opinion publique du
temps des apôtres qui ne voyaient en lui qu'un prophète.
De nos jours, les points de vue sur le Christ abondent et, bien
souvent, s'avèrent tout aussi superficiels qu'à son
époque: il était un sage, un juste, un défenseur
des droits de la personne, un maître à penser, un philosophe...
Sans être dépourvues de sens, ces idées sont
bien loin de la richesse, de la profondeur et de la justesse des
mots attribués à Pierre par l'évangéliste
Matthieu.
Pierre se révèle donc,
dans le récit de Matthieu, comme un homme qui ne se laisse
ni entraîner par l'opinion publique ni influencer par les
jugements des autres. La question que Jésus pose aux disciples,
Et vous, que dites-vous? Pour vous, qui suis-je?, c'est à
nous qu'elle s'adresse en ce jour. «Pour vous», qui est
Jésus? Voilà la question! Qui est-il, non pas dans
les livres, non pas d'après ce que dit monsieur le curé
ou le professeur de théologie, mais «pour vous»?
Après la réponse de
Pierre, Jésus s'empresse de le proclamer «heureux».
Non pas parce qu'il s'est montré plus fin, plus intelligent
ou plus beau que les autres mais parce qu'il s'est laissé
prendre par Dieu, habiter, éclairer et transformer par lui.
Cela n'est donné ni aux sages ni aux savants, mais aux tout-petits,
comme Jésus le proclame auparavant dans le même Évangile
(11,
25). La foi n'est pas d'abord une question de connaissance mais
de relation. Une relation vraie avec le Christ et son Père,
c'est le gage d'une foi authentique et vivante.
Jean Grou, bibliste
Source: Le Feuillet biblique,
no 1934. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre
biblique de Montréal.
Chronique
précédente :
Une vie partagée et à
partager
|