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Troisième dimanche de Carême C - 14 mars 2004
 
Sainte patience!

La conversion est urgente (Luc 13, 1-9)
Autres lectures : Exode 3, 1-8a.10.13-15; Ps 102 (103);
1 Corinthiens 10, 1-6.10-12

 

Notre vie est un tissu de surprises, tantôt bonnes, tantôt mauvaises. Devant les coups du sort, il est facile de s'imaginer que Dieu s'est désintéressé de nous. La tentation est alors bien grande de laisser en jachère le terreau de notre vie. Voici un évangile qui conteste cette baisse de tonus. Les soubresauts de la vie invitent à risquer avec Dieu dès maintenant, dès aujourd'hui! Ce message encourageant surgit de la parabole du vigneron travailleur et patient : il n'est pas dupe de son attente de résultats. Belle représentation de Dieu! Il s'attend à nous voir produire du fruit, au moins à moyen terme. Le « peut-être donnera-t-il du fruit » de l'évangile justifie les efforts divins. Saura-t-il motiver nos efforts humains, au cœur de ce Carême?

     L'évangile est bâti en deux temps. Tout d'abord, Jésus relit deux événements de l'actualité de son époque. En rapportant des événements d'actualité sans doute bien connus de ses auditeurs, Jésus transforme notre capacité d'interpréter les tristes nouvelles de notre propre époque. Jésus dissocie les événements d'une éventuelle culpabilité des victimes. Jésus suggère plutôt que les témoins des horreurs de l'actualité doivent tirer des conclusions pratiques pour la gouverne de leur propre vie. En effet, une fois le mal fait, il est trop tard pour les victimes du hasard. Par contre, le temps est toujours favorable pour les personnes qui réfléchissent à leur propre situation. Le malheur autour de nous révèle notre fragilité, nos limites. Il nous révèle ce que nous pourrions faire, et bien faire.

     Les commentaires de Jésus sur l'actualité sont suivis d'un enseignement sur la patience. Un vigneron fait une proposition au malheureux propriétaire d'un arbre parasite, enraciné au mauvais endroit. Sachons que le figuier peut devenir immense. Ses feuilles très larges cachent la lumière du soleil indispensable aux plants de vigne. Un vigneron compétent rêve de couper pareille nuisance. Agissons-nous comme un figuier planté par hasard en pleine vigne? Sommes-nous encombrants et inutiles? La réponse est peut-être « oui ». Heureux sommes-nous de pouvoir nous en remettre pour un temps à la patience de Dieu!

     Oui, la vie est pleine de soubresauts. Loin d'être un signe d'absence de Dieu, ils sont une occasion de nous laisser à nouveau toucher et transformer. Telle fut l'expérience fondamentale du peuple de Dieu.

Alain Faucher, ptre
Directeur des programmes de premier cycle
en études bibliques, études pastorales et théologie
Faculté de théologie et de sciences religieuses
Université Laval

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1962. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

Chronique précédente :
Quelle est donc l'identité de Jésus?