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Célébrer la Parole

 

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Deuxième dimanche ordinaire C - 18 janvier 2004
 
Le commencement
d'une démarche de foi

Le signe de l'eau changée en vin (Jean 2, 1-11)
Autres lectures : Isaïe 62, 1-5; Ps 95 (96);
1 Corinthiens 12, 4-11

 

L'événement d'une noce constitue pour une famille un moment heureux. Telle est l'atmosphère des noces de Cana qui se déroulent dans l'abondance et la gratuité. Peut-être serions-nous tentés de nous représenter le prodige, mais cet effort serait inutile. Il est plus sage de négliger le comment pour nous intéresser au pourquoi. Il vaut mieux regarder l'initiative de Marie et l'action de Jésus.

     Marie observe et intercède. Elle constate une situation de fait : Ils n'ont plus de vin (v. 3). Puis, elle prononce une parole d'autorité : Faites tout ce qu'il vous dira (v. 4). Notons qu'elle ne demande rien. C'est qu'elle pressent, intuitionne la puissance de son fils qu'on reconnaîtra plus tard comme le Messie. Son ordre se présente comme une prière; il opère ce qu'il dit, car les serviteurs obtempèrent sur le champ. Marie a dit et l'événement advient : Jésus répond à l'appel de sa mère qui aura été disponible, patiente. La mère aura donc précédé Jésus.

     Jésus s'adresse à sa mère en employant le mot : Femme, c'est-à-dire « celle qui engendre ». Puis, l'expression que me veux-tu? peut-être traduite par « en quoi l'affaire nous concerne-t-elle? ». On peut être étonné par cette réponse. Elle semble suggérer, l'espace d'un instant, non pas un désaccord, mais un écart entre les deux : il semble surpris, il lui faut un ajustement. Qu'observons-nous sinon un dialogue entre les deux? et quel dialogue, puisqu'il est de l'ordre d'une alliance.

     Jésus prononce une parole d'autorité. Il accomplit une œuvre par le travail empressé, disponible et indispensable des serviteurs obéissants : Remplissez d'eau les cuves... (v. 7). Voilà son heure, non pas l'heure finale de la passion et de la résurrection, mais quand même une heure de gloire, un temps de révélation où il dit son identité profonde et sa proximité avec Dieu. Et le résultat, c'est l'éveil des disciples à la foi (v. 11).

     À Cana, Jésus est l'Époux qui offre le vin, et le vin suggère et communique une autre boisson, le vin de l'Alliance. Dieu en Jésus fait alliance avec nous. Par son amour, Jésus Christ ressuscité transforme la monotonie de nos jours, leur offre de l'inattendu, du gratuit, quelque chose de modeste, certes, mais de précieux, de surabondant. Le signe des noces de Cana laisse entrevoir la plénitude des biens du Royaume.

     Aujourd'hui, comme jadis, il faut lire le monde des signes offerts, depuis la beauté de la création à la dignité humaine, depuis la parole des Écritures à l'Eucharistie. Ce jour-là, les disciples ne furent pas distraits, mais ont bien su saisir l'invisible : ils ont cru et fait confiance.

Julienne Côté, CND
Professeure au Collège Régina Assumpta

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1954. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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Serviteur et Fils