«
Augmente en nous la foi! »
La puissance
de la foi (Luc 17, 5-10)
Autres lectures : Habacuc
1, 2-3; 2,
2-4; Ps 94 (95);
1
Timothée 1, 6-8.13-14
Cet appel de Pierre et des autres disciples qui reconnaissent l'indigence
est devenu la demande de toutes les communautés croyantes
à travers les âges. Au cur des avancées
et des reculs d'une création inachevée, des secousses
et des violences des sociétés, les personnes croyantes
sont appelées à rester debout, témoignant de
Jésus ressuscité. Elles acceptent d'offrir une confiance
totale à Dieu, comme Jésus l'a fait, confiance qui
a tant touché et émerveillé les apôtres.
Mais, n'allons pas croire qu'il s'agit de tours de magie quand Jésus
dit : Déracine-toi et va te planter dans la mer (v.
6). L'image du sycomore indéracinable ne veut-elle pas dire
que si le croyant a une foi active, audacieuse, il peut faire l'impossible?
Il s'agit de la force de la foi qui ne vient pas seulement de la
personne qui croit, mais du Seigneur Jésus que nous accueillons,
inconditionnellement, de toutes les forces vives de notre être,
à qui nous adhérons entièrement.
Une foi vigoureuse! Une foi serviable!
Certes, on constate le manque de considération du maître
de la parabole (v. 6), comportement qui nous choque. Cependant,
le récit ne souligne-t-il pas l'attachement du serviteur
qui s'en remet au maître, sans compter ses heures de labeur?
Son attitude évoque quel peut être l'attachement inconditionnel
du croyant au Seigneur qui appelle à son service et au service
des autres. Ce qui prévaut pour le serviteur, c'est la foi
ou l'adhésion du cur au Seigneur, le service rendu
avec joie.
Être servante, être serviteur
quelconque -« bon à rien », au sens littéral
du terme grec, et « descendre une marche », selon l'araméen-,
cela signifie que la foi est agissante et efficace, engagée,
bien réelle, qui sait donner et redonner le pardon, qui multiplie
les gestes concrets de compassion pour que la souffrance se transforme
en action de grâce, la solitude en tendresse reçue
et donnée. Gestes modestes, humbles, discrets, inconnus,
mais gestes féconds!
Comprendre et accepter de reconnaître
la gratuité du service établit le croyant à
mille lieux du geste posé en vue d'obtenir une gratification,
un service en retour, et quoi encore. Elle est la quête de
toute une vie. Ce don est une grâce qui vient de Dieu est
qui implique une participation active. Il établit dans une
rassemblance au Christ Jésus qui est venu pour servir. Le
chemin de la foi implique croissance et combat et, la récompense
ultime est la vie dans le Christ. N'est-ce pas donner un sens magnifique
à toute notre vie, que de saisir que le projet de Dieu est
le service!
Julienne Côté, CND
Professeure au Collège Régina Assumpta
Source: Le Feuillet biblique,
no 1982. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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Une parabole pas comme les autres
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