INTERBIBLE
Au son de la cithare
célébrer la paroleintuitionspsaumespsaumespsaumes
off Nouveautés
off Cithare
off Source
off Découverte
off Écritures
off Carrefour
off Caravane
off Scriptorium
off Artisans

 

 
Célébrer la Parole

 

orant
Imprimer
Dimanche de la Sainte Famille C - 28 décembre 2003
 
Jésus en famille

Premières paroles de Jésus au Temple (Luc 2, 41-52)
Autres lectures : 1 Samuel 1, 20-22.24-28; Ps 83 (84); 
 1 Jean 3, 1-2.21-24

 

Dans l'évangile de Luc, Jérusalem et le Temple occupent une place importante. C'est dans le Temple que l'évangile commence, par l'annonce de la naissance de Jean Baptiste ( Lc 1, 8-23) et c'est là aussi qu'il s'achève avec la scène des disciples réunis en prière après l'ascension de Jésus (Lc 24, 53). L'ancienne capitale des rois de Juda était restée le centre religieux du monde juif et son Temple, la résidence de Dieu au milieu de son peuple.

     La scène se passe dans le cadre d'une fête de la Pâque  (v. 41) mais le rituel pascal n'y occupe aucune place. Toute l'attention porte sur Jésus. On pressent déjà ici que la Pâque ancienne va céder bientôt la place à la Nouvelle, celle dont Jésus va devenir le sujet par son passage de la mort à la vie. Le ressort de l'action réside dans l'absence de Jésus. Celui-ci n'est pas où il aurait dû être ou du moins où on pensait qu'il devait être. Cette recherche de Jésus par Marie et Joseph fait penser à celle des femmes venues au tombeau qui ne trouvèrent pas le corps de Jésus (cf. Lc 24, 3). C'est le troisième jour que Jésus est retrouvé dans le Temple, par ses parents, comme c'est aussi le troisième jour qu'il se montre vivant après sa passion (cf. Lc 24, 7). Tous ces indices montrent bien que Luc en racontant la première Pâque célébrée par Jésus à douze ans, a en tête la Pâque définitive, celle du Christ mort et ressuscité.

La première parole de Jésus

     Généralement, les parents retiennent les premiers mots prononcés par leur enfant, même s'il s'agit, le plus souvent, d'un babillage qu'ils sont les seuls à comprendre. Les évangiles n'ont pas retenu les mots de Jésus enfant mais chaque évangéliste rapporte, au début de son ouvrage, une première parole de Jésus, différente dans chaque évangile, qui éclaire le portrait de Jésus. Malheureusement peut-être, la première phrase que Luc attribue à Jésus est difficile à traduire. Le lectionnaire l'a rendue par : Comment se fait-il que vous m'ayez cherché? Ne le savez-vous pas? C'est chez mon Père que je dois être (v. 49). On comprend bien que Jésus a un autre Père que Joseph et qu'il se reconnaît des obligations envers ce père. Il n'est pas dit clairement que ce Père est Dieu mais comme la scène se passe au Temple, il est normal de supposer que ce Père mystérieux a quelque chose à voir avec ce lieu où Jésus est retrouvé. Jésus exprime son acceptation du plan de Dieu et son désir d'y collaborer. Dès son enfance, son existence est tournée tout entière vers la réalisation de la volonté de Dieu son Père. À la fin de sa vie terrestre, avant de mourir sur la croix, c'est encore vers le Père que Jésus se tournera dans une dernière parole rapportée par Luc : Père, en tes mains, je remets mon esprit (Lc 23, 46).

Un adolescent brillant

     La scène de Jésus au milieu des docteurs de la loi a inspiré les artistes. Il faut cependant résister à la tentation d'y voir la manifestation de quelque pouvoir merveilleux. Quelques lignes auparavant, Luc a écrit : l'enfant grandissait, se fortifiait et se remplissait de sagesse et la grâce de Dieu était sur lui (Lc 2, 40). L'étonnement des savants juifs ne vient sans doute pas de quelque discours extraordinaire que Jésus aurait tenu devant eux, mais de la manifestation de cette sagesse qui fait de lui un adolescent particulièrement éveillé et attentif à tout ce qui concerne la Parole de Dieu. D'ailleurs la scène se termine par un résumé semblable qui exprime bien la réalité de l'Incarnation : le Fils de Dieu qui accepte de prendre le temps de grandir et de faire l'apprentissage d'une vie d'homme dans une vraie famille humaine (vv. 51-52).

Jérôme Longtin, ptre, bibliste
Diocèse de Saint-Jean-Longueuil

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1951. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

Chronique précédente :
Visitation