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Premier dimanche de Carême A - 13 février 2005
 
Le carême de Jésus

Jésus tenté au désert (Matthieu 4, 1-11)
Autres lectures : Genèse 2, 7-9; 3, 1-7a; Ps 50 (51);
Romains 5, 12-19

 

Le jeûne de Jésus, durant quarante jours et quarante nuits, rappelle celui de Moïse (cf. Ex 24, 18; Dt 9, 9) et celui d'Élie (cf. 1 R 19, 8). On peut aussi faire d'autres rapprochements : dans le récit du sacrifice d'Isaac, Dieu met à l'épreuve Abraham (Gn 22, 2); les deux premières interventions du diable (vv. 3.6) font allusion à un passage du livre de la Sagesse : Car si le juste est fils de Dieu, il l'assistera et le délivrera des mains de ses adversaires (Sg 2, 18); la troisième intervention (v. 8) rappelle la scène où Dieu montre à Moïse la Terre Promise où il ne pourra pas entrer (Dt 34, 1-4). Comme on le voit, en plus des citations explicites (vv. 4.6.7.10), le récit est rempli de références aux Écritures.

     Le premier défi lancé à Jésus concerne la nourriture (v. 3), tout comme cela avait été le cas pour l'homme et la femme, à l'origine. Mais l'enjeu dépasse la question alimentaire; au jardin d'Éden, le premier couple est confronté à la mort s'il mange du fruit défendu; au désert, Jésus répond que la vraie source de vie n'est pas dans la nourriture matérielle mais dans la Parole de Dieu. On est tenté de faire un rapprochement avec cette autre parole de Jésus, rapportée par saint Jean : ma nourriture, c'est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé (Jn 4, 34). Par fidélité à son Père, Jésus refuse d'utiliser sa puissance pour mettre la nature à son service; il choisit librement de s'en remettre à Dieu et à sa Parole de vie.

     Le deuxième défi concerne directement la relation avec Dieu. Si Dieu peut se permettre de mettre son peuple à l'épreuve pour vérifier sa fidélité, l'inverse n'est pas vrai. Mettre Dieu à l'épreuve, c'est remettre en question sa puissance ou sa bonté. Au jardin, l'homme et la femme ont mis en doute la Parole de Dieu en voulant se faire eux-mêmes les arbitres du bien et du mal; Jésus, de son côté, refuse de mettre en question sa confiance envers son Père même si un miracle spectaculaire lui attirerait une popularité certaine.

     Le troisième défi concerne la relation de Jésus au monde. Pour assurer son pouvoir, il aurait sans doute pu trouver un langage qui aurait plu à ses auditeurs. Mais, comme il le dira lui-même : le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude (Mt 20, 28). Le Royaume que Jésus vient inaugurer passe par le chemin de la croix; il le reçoit non de Satan mais de son Père : Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre… (Mt 28, 18). L'acceptation confiante, par Jésus, de la volonté de Dieu rétablit la relation que le péché des origines avait altérée. Le Royaume des cieux est déjà en marche, c'est pourquoi les anges interviennent et se mettent au service de Jésus, le reconnaissant comme roi (v. 11; cf. Dt 32, 43 - grec-;Ps 96, 7- grec-).

Jérôme Longtin, ptre
Diocèse Saint-Jean-Longueuil

 

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2001. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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Le sel et la lumière des disciples