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Trente-troisième dimanche ordinaire A - 13 novembre 2005
 

Service et collaboration

La parabole des talents (Matthieu 25, 14-30)
Autres lectures : Proverbes 31. 10-13.19-20.30-31; Ps 127 (128); 1 Thessaloniciens 5, 1-6

Au fil des siècles, on a eu différentes perceptions de la divinité, souvent calquée sur la nature humaine. Dans l'Ancien Testament, le peuple saint considérait que Yahvé comme le roi idéal. Ce souverain puissant punissait les sujets désobéissants et récompensait ceux qui accomplissaient la volonté royale. Cette représentation de Dieu se retrouve dans la parabole proclamée aujourd'hui.

  Le serviteur qui refuse d'investir l'argent confié par son maître, considère qu'il a un patron autoritaire qui n'hésiterait pas à châtier un inférieur désobéissant. Ce maître sévère symbolise le Père et le serviteur craintif représente Israël. Jésus devait donc adresser cette histoire dans un premier temps aux Israélites qui rejetaient la nouvelle conception de Dieu qu'il apportait. En effet, dans la parabole, le maître condamne le serviteur qui n'a pas voulu prendre de risques. Jésus n'approuve donc pas la conception d'un Dieu qui punit et qui récompense. Il propose plutôt une nouvelle image qui a dérangé et suscité l'hostilité des autorités religieuses de son temps. Malheureusement il arrive que des chrétiens et des chrétiennes considèrent encore Dieu comme un être autoritaire et tout-puissant. La peur se cache derrière leur foi. Jésus invite maintenant ces croyants et ces croyantes à modifier leur conception.

Une juste représentation: le serviteur
    Dans cette parabole, le Christ encourage les auditeurs à modifier la conception qu'ils se font du rapport qui existe entre Dieu et l'humanité. Cette relation s'articule autour du service. Il en est du Père et de l'humanité comme du maître et du serviteur. Les humains sont appelés à faire la volonté du Père. L'humilité est donc une attitude qui ressort de cette parabole. Cette humilité est cependant différente de la soumission qui élimine tout esprit d'initiative chez la personne humaine. En effet, Dieu exerce son autorité sous un mode différent de la domination. Il ne veut pas casser ses serviteurs pour en faire des esclaves. Il souhaite exercer son pouvoir d'une manière nouvelle.

Une juste représentation: une collaboration
    Dans cette parabole des talents, Jésus approuve le comportement des serviteurs qui n'ont pas hésité à prendre des risques. Ils ont investi les talents de leur maître et ont fait fructifier ce qu'ils avaient reçu. On constate aisément que l'inquiétude n'a pas motivé leur comportement puisqu'ils ont pris des risques. Ils ont plutôt misé sur la confiance du maître. Leur chef les a jugés dignes d'accomplir une tâche importante et, pleins de dévouement, ils se sont montrés responsables. Ces serviteurs ont plutôt des sentiments d'affection pour leur supérieur qui leur a fait confiance. Et cette confiance est plus fructueuse que la crainte.

    Ce portrait du serviteur idéal reste encore actuel. À ceux et celles qui voient encore Dieu comme un maître exigeant dont le souci premier est de punir l'échec, Jésus présente un Dieu qui fait confiance et souhaite des collaborateurs qui osent risquer même s'ils peuvent connaître un échec. Il veut stimuler ses auditeurs à donner la pleine mesure du potentiel qu'ils ont reçu du Créateur. La Bonne Nouvelle d'aujourd'hui est donc particulièrement dynamique, pleine de vie. Jésus souligne ce fait dans la conclusion de la parabole.

Un sort tragique
    Jésus termine sa parabole sur une note qui peut sembler en opposition avec l'interprétation précédente. Dieu semble redevenir un supérieur autoritaire qui punit. Il faut donc se concentrer sur le sort des serviteurs pour bien saisir les propos du Christ. Les serviteurs qui ont pris des risques représentent la génération nouvelle des disciples du Christ qui auront changé leur vision de Dieu. Ils ont délaissé la conception d'un Dieu vengeur et ont adopté la perspective nouvelle offerte par le Sauveur: un Dieu qui fait confiance et qui encourage les initiatives. Les gens qui suivent le Christ seront admis dans la propriété du maître et connaîtront la vie nouvelle qui règne dans cette propriété. Le serviteur qui enterre l'argent représente les personnes qui ont refusé la Bonne Nouvelle. Attachés à d'anciens principes qui disparaîtront avec la Nouvelle Alliance, ces personnes perdront leurs repères. Ils se verront dépossédés de ce qu'ils avaient et n'auront rien pour remplacer ce qu'ils auront perdus. En rejetant le Christ, ils se retrouvent devant un vide qui est aussi brûlant que la géhenne. Cette situation est encore actuelle. Les gens sont toujours placés devant la liberté de choisir ou non de suivre Jésus, et d'assumer les conséquences de leur choix. Certains éprouveront même un vide existentiel. Jésus, par l'intermédiaire de l'Église, convie sans relâche les gens vers la voie de la vie, la voie de la plénitude. Il nous reste à choisir cette route et à devenir des collaborateurs du Père.

Un portrait idéal
Proverbes 31, 10-31
...Son mari peut avoir confiance en elle : au lieu de lui coûter, elle l'enrichira...

   La première lecture proclamée aujourd'hui (Proverbes 31, 10-31) présente le portrait de l'épouse parfaite. Cette description convient à l'image du bon serviteur souhaité par Dieu. En effet, la femme parfaite n'est pas l'esclave de son mari. Elle est plutôt une collaboratrice qui doit être appréciée à sa juste valeur comme une perle précieuse. L'auteur amplifie cette image de collaboration en suggérant que le mari ne doit pas hésiter à donner à son épouse une partie de ce qu'elle a produit de ses mains. Le maître n'aurait jamais partagé avec son esclave. Ce texte constitue une excellente introduction pour bien comprendre la parabole des talents.

Attendre la venue du Seigneur
1 Thessaloniciens 5, 1-6
...Vous savez très bien que le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit...

   • Le Jour du Seigneur, la fin des temps arrivera subitement comme un voleur dans la nuit à une date que seul Dieu connaît.

   • Les personnes qui ont rejeté le Christ seront déconcertées quand ce jour final arrivera.

    • Les disciples du Christ ne seront pas pris au dépourvu. Ils auront constamment veillé dans l'attente du retour du Seigneur.

Pour votre information...

Le talent
   Le talent n'est pas une unité de monnaie. L'archéologue ne retrouvera jamais une pièce de monnaie nommée talent. Mais c'est une unité qui servait à compter l'argent. Un talent équivaut à 6000 deniers. Le denier est une pièce de monnaie romaine qui représentait le salaire journalier d'un ouvrier agricole. Un talent constitue donc une quantité énorme d'argent.

Benoît Lambert, bibliste
Québec

Source: Le Feuillet biblique, no 2030. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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