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Cinquième dimanche de Pâques A - 24 avril 2005
 
Seigneur, tu es notre chemin

Jésus, chemin vers le Père pour ceux qui croient en lui
(Jean 14, 1-12)
Autres lectures : Actes 6, 1-7; Ps 32 (33);
1 Pierre 2, 4-9

 

Sous les dehors d'un genre littéraire appelé « testament », connu dans les littératures anciennes, le dernier entretien de Jésus fait connaître les difficultés rencontrées par ses disciples et les croyants des premières communautés chrétiennes. Au juste, quelles sont les incompréhensions des uns et des autres? Que dit Jésus sur la destinée finale de ceux et celles qui le suivent? En exhortant et en consolant les siens, que leur fait-il approfondir? Aussi, les questions des disciples ne sont-elles pas un peu les nôtres?

Les questions des disciples éprouvés

     Les disciples sont bouleversés et comme dans une dérive. À la fin du premier siècle, les préoccupations des croyants angoissés de la communauté johannique se font jour. Ils ont vraisemblablement été exclus de la synagogue et, s'interrogeant sur leur foi, ils cherchent des points de repères. Seigneur, nous ne savons pas où tu vas, comment pourrions-nous savoir le chemin (v. 5), dit Thomas. Quant à Philippe, il demande de voir le Père (v. 9) et il n'arrive pas à comprendre ce que signifie la résurrection des morts, l'élévation au ciel, le fait d'être à la droite du Père.

     Thomas, l'homme de bonne volonté, croit que Jésus se rend dans un lieu spatio-temporel, une méprise donc. Philippe, pour sa part, lance un cri et étale son désir profond d'une présence, ne saisissant pas ce que signifie la non-visibilité de Jésus.

Jésus est le chemin vers le Père

      À l'époque vétéro-testamentaire, le chemin vers Dieu était la stricte observation de la Loi. Avec la mort et la résurrection de Jésus, le chemin qui conduit au Père est Jésus lui-même. Le Christ ressuscité est le Christ de la fin des temps.

     Ici, il faut observer que, dans les versets 2-3, on a un écho ou un reflet de la première réflexion croyante évoquant le retour du Christ dans un avenir très proche (aussi 1 Thessaloniciens 4, 16-17). Cette perspective eschatologique n'est pas celle de Jean. Quand ce dernier utilise l'expression la maison du Père, il convient de se rappeler une autre utilisation, où elle évoque le temple détruit et reconstruit (Jn 2, 16). L'évangéliste, en 14, 2, substitue à destruction et reconstruction l'idée de départ et de retour. Les croyants doivent saisir que l'absence de Jésus ne met pas fin à la possibilité d'une présence. Le Ressuscité est le sanctuaire, le lieu, la demeure où tous et toutes peuvent voir, connaître le Père. Le retour de Jésus s'est effectué depuis sa résurrection des morts : Personne ne va vers le Père sans passer par moi (v. 6).

     Le Père! le terme est employé 12 fois. Pour aller vers le Père ou croire en lui et entrer en communion avec lui, Jésus est le chemin. Les disciples n'ont-ils pas pris conscience que l'intimité unique que Jésus vivait avec son Père dans la prière ne pouvait avoir sa source que dans une relation unique? Que les œuvres qu'il accomplissait célébraient la gloire du Dieu vivant?

Croire au Fils unique

     Jésus se fait insistant : Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi (vv. 1.11). C'est l'appel qu'il nous adresse aujourd'hui. Par l'Esprit qui nous habite, il nous est donné de comprendre que notre destinée humaine atteint sa plénitude lorsqu'elle demeure enracinée dans le Christ qui nous fait voir le Père. Le mystère de Jésus est grand, et nous n'avons pas réponse à toutes nos questions, mais nous savons, par expérience, que la demeure du Père est son amour et sa tendresse.

Julienne Côté, CND
Professeure Collège Régina Assumpta

 

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2011. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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