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2e dimanche de Pâques B - 23 avril 2006
 

Mon Seigneur et mon Dieu

Jésus apparaît à ses disciples Jean 20, 19-31
Autres lectures : Actes 4, 32-35; Ps 117(118); 1 Jean 5, 1-6


La foi des catholiques est une réalité malmenée dans plusieurs pays aujourd’hui. Les critiques se font sur des points dogmatiques, moraux et ecclésiaux. Les adversaires du catholicisme dirigent généralement leurs attaques sur les aspects extérieures de la foi. Ils ne pénètrent à l’intérieur du mystère : la rencontre personnelle avec le Christ dont l'Esprit remplit le cœur des gens. Les enfants de Dieu ont donc le devoir de témoigner de leur vie spirituelle qui est la source des éléments extérieurs critiqués. Durant la célébration dominicale de cette semaine, le passage d'évangile proclamé constitue un support solide qui permettra aux croyants et aux croyantes de notre époque de lier leur propre expérience mystique avec celle des premiers chrétiens.

Sentir et croire
  L’évangile d’aujourd’hui présente deux rencontres avec le Ressuscité : l'une avec les apôtres sans Thomas (vv. 19-23) et l'autre avec Thomas (vv. 24-31). Il faut noter en premier lieu que Jésus prend l'initiative de la rencontre. Les apôtres n’ont pas fixé de rendez-vous avec le Christ. Le Seigneur choisit l’heure et le lieu de la rencontre, ainsi que la manière de se manifester. Il veut ainsi prouver qu’il n’est pas un fantôme, un pur esprit. Le Sauveur est là devant eux dans un corps qui porte les marques de la crucifixion, mais qui est différent car cette chair été ramenée à la vie par le Père. En plus, il s’est joint aux disciples subitement, sans passer par la porte. Ce corps ressuscité est devenu le signe matériel qui provoque la conversion des apôtres.

    Le huitième jour après la manifestation aux apôtres, Thomas vit le même scénario. Jésus apparaît et le supposé incrédule débute sa marche vers le Royaume après avoir vu le corps du Seigneur vivant. Malgré la remarque du Christ qui évoque la joie des futurs fidèles qui croiront sans avoir vu, il n’en reste pas moins que la foi commence généralement par contact entre les sens et une réalité sensible. Quand un être humain voit le geste de charité d’un membre de l’Église, quand une personne entend l’Écriture et qu’elle est bouleversée quand un individu sent la tape d’encouragement d’un chrétien qui veut l’aider, le signe sensible joue encore un rôle incontournable dans la rencontre avec le Christ.

    Il faut enfin souligner que ces deux épisodes se terminent avec la réponse positive des disciples qui acceptent de suivre le Maître. Et l’Esprit est le moteur qui va désormais diriger leurs vies. Les personnes qui écoutent cette Bonne Nouvelle dominicale peuvent découvrir que leur propre expérience est semblable à celle des premiers chrétiens et chrétiennes. Après avoir accepté le Christ sur la base d’un signe sensible, ils ont été saisis par l’Esprit.

Thomas l’incrédule
    En relatant ces deux apparitions, Jean démontre que la foi peut s’installer progressivement dans l’esprit des êtres humains. Lors de leur première rencontre avec le Christ ressuscité, les apôtres reçoivent l’Esprit, mais ils ne réalisent pas encore la profonde signification de l’événement qui se produit devant eux. Thomas, dans cet Évangile, est l’homme qui saisit pleinement la portée de la résurrection. Thomas, le symbole de l’incrédulité depuis des siècles, est la personne qui, pour Jean, a reconnu le plus rapidement le mystère de la personne du Christ. : Mon Seigneur et mon Dieu !

Une folie?
    La profession de foi de Thomas a sans doute paru hardie aux yeux de certains qui étaient présents dans cette maison. Affirmer qu’un être humain, même ressuscité, est simultanément Dieu constitue une vérité insoutenable. En effet cette conviction va à l’encontre de toute l’éducation religieuse reçue en Israël. Cette vérité semble encore une folie pour les adeptes des autres religions monothéistes (judaïsme et islam). Mais Thomas exprime ce que l’Esprit lui transmet. Et les croyants et les croyantes de notre temps lancent le même cri que Thomas. En plus l’apôtre du doute reconnaît aussi que le Ressuscité est le Seigneur. Il est le Messie, le libérateur qu’Israël attendait depuis des siècles. En revenant à la vie, Jésus réalise une libération qui va au-delà d’une délivrance politique. Il permet à l’humanité de s’affranchir de la mort et du péché. Tels sont les fondements de la foi chrétienne.

Vaincre la peur
    Il est éloquent de voir les apôtres se cacher dans un lieu secret après la crucifixion. Ils ont peur des ennemis du Christ qui pourraient les persécuter après la disparition du corps de Jésus. Ils n’ont pas encore reçu l’Esprit qui élimine cette crainte. Luc démontre cette puissance de l’Esprit dans cet extrait des Actes. Remplis de cette force spirituelle, les disciples témoignent avec force et éloquence du Christ ressuscité et trouvent la capacité de vivre dans la charité mutuelle.

Benoît Lambert, bibliste
Diocèse de Québec

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2054. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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Christ est ressuscité!