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Célébrer la Parole

 

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9e dimanche ordinaire A - 1er juin 2008

 

 

La volonté de Dieu

Les vrais disciples : Matthieu 7, 21-27
Autres lectures : Deutéronome 11, 18.26-28.32; Psaume 30(31); Romains 3, 21-25a.28

Nous prions « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel », lorsque nous nous reconnaissons comme les enfants terrestres d’un Père céleste. Mais que veut dire notre prière au juste : « Fais toi-même ta volonté sur terre comme au ciel? », ou bien « Aide-nous à faire ta volonté sur terre, pour que celle-ci ressemble enfin au ciel ?

  
  Terminant son Sermon sur la montagne, Jésus invite ses disciples à dépasser la prière de demande, pour offrir eux-mêmes à Dieu des gestes qui lui soient agréables.

Se convertir à la miséricorde

  Certes, le premier geste qui compte est de se reconnaître aimé de Dieu en dépit de nos faiblesses. Le premier geste est un retournement du cœur, une conversion à la miséricorde divine. Cela s’exprime notamment par la prière de demande : « À l’aide ! » disons-nous au bon Dieu, précisément parce que nous croyons en sa bonté. Voilà qui est juste et bon, dans un premier temps.

  En rester là, et crier sans cesse « Seigneur, Seigneur! », ne sera jamais suffisant pour nous ouvrir les portes du bonheur dès ici-bas sur terre. Croire en la bonté de Dieu et l’accueillir devrait nous transformer de l’intérieur. Cela devrait en tout cas nous ouvrir les oreilles afin d’écouter vraiment ce que notre Sauveur a à nous dire. Écouter : voilà qui devrait nous profiter, dans un deuxième temps.

Écouter la Parole de vie

  La Parole de Dieu est un chemin de vie pour tous ceux et celles qui y croient. Ce n’est pas un ramassis de préceptes lourds ou difficiles à réaliser. Ce n’est surtout pas un tas de caprices divins à satisfaire ou une litanie de menaces lancées contre nous, pauvres pécheurs! Pour ceux et celles qui ont connu la miséricorde divine et la guérison, la Parole de Dieu ne saurait être autre chose qu’une pluie de bénédictions sur nous tous qui cherchons le bonheur. Par sa Parole, Dieu nous montre la voie à suivre, afin de cultiver la joie de vivre au fil des jours. Le psalmiste le dit bien : Ta parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route (Psaume 119, 105).

Se mettre en marche

  Qui dit « pas » ou « route », dit mise en mouvement, action, déplacement. Ainsi, dans un troisième temps, quiconque s’est tourné vers la miséricorde divine, puis a entendu de Dieu la voie à suivre pour atteindre le bonheur, serait fou de ne pas se mettre en marche dans la bonne direction. Comment rester là à crier « Seigneur, Seigneur », alors que le bonheur nous attend quelque part et que nous en connaissons le chemin?

  C’est pourquoi Jésus se montre catégorique là-dessus : Il ne suffit pas de me dire : ‘ Seigneur, Seigneur! ’ pour entrer dans le Royaume des cieux; mais il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux (Matthieu 7, 21).

  On pourrait facilement s’imaginer que faire la volonté de notre Père céleste serait de mener une vie pieuse, priante, célébrante. Pourtant, le Jésus de Matthieu nous prévient : il ne se reconnaîtra pas nécessairement en ceux et celles qui prophétisent, qui chassent les démons et qui font beaucoup de miracles en son nom. La volonté du Père qui est aux cieux, c’est de rendre cette terre habitable et heureuse pour nous et pour autrui. Rien ne sert de ramener tout à la religion! Ce qui compte pour la religion de Jésus, c’est le monde! Le monde n’est pas là pour entrer en religion, mais la religion est là pour se dédier au service du monde. C’est une mission sacrée que de s’occuper du bonheur profane des gens, surtout des pauvres, des exclus et des plus mal pris. Voilà qui réjouit le cœur de notre Père qui est aux cieux, lorsqu’il voit le soulagement de ses enfants miséreux, grâce aux beaux gestes de leurs frères et sœurs d’ici-bas sur terre.

  Dans un élan de fidélité envers celui qui nous sauve de notre malheur lorsque nous nous tournons vers lui, écouter sa Parole et la mettre en pratique dans nos vies, ce sont les étapes qui nous mènent à la contemplation. Les belles actions accomplies en faveur d’autrui sont là qui produisent du bonheur, manifestant la présence du Royaume des cieux sur terre. C’est comme regarder une maison bâtie sur le roc, qui brave le mauvais temps et qui tient bon.

  Qu’aurions-nous à contempler, si nous restions là à crier « Seigneur, Seigneur! »? Nous verrions une maison en ruines, emportée par les éléments, parce que bâtie sur les sables mouvants de nos attentes et de notre passivité stérile. À nous, le choix : se retrousser les manches et bâtir sur le roc, ou se laisser ensabler par nos pensées sans lendemain. Vivement, la prière : « Aide-nous à faire ta volonté sur terre, pour que celle-ci ressemble enfin au ciel! » Quel beau Royaume nous aurons alors à contempler!

La Parole enfouie dans le cœur
Deutéronome 11, 18.26-28.32

Aujourd’hui je vous donne le choix (Deutéronome 11, 26)

  S’adressant au peuple d’Israël de la part de Dieu, Moïse leur recommande d’écouter la voix du Seigneur et de mettre en pratique sa volonté, puisqu’elle conduit au bonheur. Empruntant son vocabulaire au monde des gouvernements et des alliances politiques, Dieu « prescrit », « décrète » et « commande ». Ce n’est que pour insister sur l’absolue nécessité d’agir afin que le bonheur advienne. Ce vocabulaire ne saurait cacher le fait que les humains sont souverainement libres d’écouter ou non les propos divins, libres de suivre le « chemin » que Dieu leur propose ou de l’abandonner pour suivre d’autres dieux… Lorsque Dieu parle, nous avons toujours le choix. C’est tant mieux! Mais c’est aussi une responsabilité. Nous avons à vivre avec les conséquences de nos choix. Prions pour que nous soit accordée la grâce d’un bon discernement!

Le salut est un don de Dieu
Romains 3, 21-25a.28

Dieu a manifesté sa justice qui nous sauve (Romains 3, 21)

  Saint Paul s’adresse à des gens convaincus de la bonté des « commandements » divins, des gens qui font tout en leur pouvoir pour se conformer à la volonté divine et qui espèrent en récolter le bonheur que Dieu promet. L’Apôtre des Nations les met en garde contre la tentation de fierté et de suffisance qui guette toute personne recherchant la justice. C’est bien de vouloir réaliser la volonté de notre Père céleste sur terre, mais il ne faudrait pas finir par penser que nous nous sauvons nous-mêmes par nos propres actions… Le salut et le bonheur nous viennent gracieusement de Dieu, qui désire notre bonheur par-dessus tout, comme le Christ mourant sur la croix nous l’a fait saisir de l’intérieur.

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2146. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

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Avoir faim de donner le pain de Dieu