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Dimanche de la Trinité A - 19 juin 2011

 

 

Au coeur de la foi chrétienne

Le fils médiateur et le jugement : Jean 3, 16-18
Autres lectures : Exode 34, 4b-6.8-9; Ps : Daniel 3; 2 Corinthiens 13, 11-13

 

La foi en un Dieu unique est commune aux chrétiens, aux Juifs et aux Musulmans; les exigences morales fondamentales – ce qu’on appelle la loi naturelle – peuvent aussi recevoir l’assentiment d’une grande partie de l’humanité, indépendamment des convictions de foi. Mais il y a une réalité propre au christianisme, essentielle et non négociable, la foi en un Dieu unique en trois personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Curieusement, les évangiles ne rapportent pas d’enseignement de Jésus concernant explicitement la Trinité; les autres écrits du Nouveau Testament n’insistent pas non plus sur cette question. Cette conviction s’est imposée progressivement au cours des quatre premiers siècles de l’histoire chrétienne. On peut y voir la manifestation la plus éclatante de la promesse faite par Jésus : J’ai encore beaucoup de choses à vous dire mais vous ne pouvez pas les porter à présent. Mais quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous introduira dans la vérité tout entière (Jean 16, 12-13a).

Dieu a tant aimé le monde (v. 16)

     L’entretien avec Nicodème (Jn 3, 1-21) est en quelque sorte le discours programme de Jésus dans le quatrième évangile. Commencé comme un dialogue (3, 1-12) il prend par la suite une allure de monologue; Nicodème disparait de la scène et on ne sait plus très bien si c’est toujours Jésus qui parle puisqu’il est question de lui à la 3ième personne (cf. vv. 14.16.17.18).

     En regardant l’ensemble du discours, on voit apparaître les trois personnes divines dans l’ordre suivant : l’Esprit, le Fils, le Père. Chaque personne est caractérisée par sa relation avec l’humanité. L’Esprit régénère : À moins de naître d’eau et d’Esprit, nul ne peut entrer dans le Royaume de Dieu (Jn 3, 5). Le Fils sauve : Ainsi faut-il que soit élevé le Fils de l’homme afin que quiconque croit ait par lui la vie éternelle (Jn 3, 14b-15). Le Père aime : Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique (v. 16). Toute l’économie du salut se trouve ainsi résumée dans ce discours.

     À l’origine, il y a l’amour de Dieu. L’auteur du livre de la Sagesse affirme : Tu aimes, en effet, tout ce qui existe, et tu n’as de dégoût pour rien de ce que tu as fait, car si tu avais haï quelque chose, tu ne l’aurais pas formé (Sagesse 11, 24). La création est un geste d’amour et cet amour ne cesse pas malgré le péché : En ceci consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu mais c’est lui qui nous as aimés et qui a envoyé son Fils en victime de propitiation pour nos péchés (1 Jn 4, 10). Même si le monde est souvent hostile au projet de Dieu, celui-ci ne se décourage pas; il va jusqu’à envoyer son Fils pour être le signe définitif de son amour.

Il obtiendra la vie éternelle (v. 16)

     Dans sa grande prière d’action de grâce Jésus définit ainsi la vie éternelle : La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul véritable Dieu et celui que tu as envoyé, Jésus Christ (Jn 17, 3). La connaissance dont il s’agit dépasse le savoir, elle suppose une intimité personnelle avec le Père et avec Jésus qu’on pourrait exprimer par le mot communion. Le Fils la communique à ceux qui croient en lui (cf. Jn 17, 2); elle est aussi un don de l’Esprit : C’est l’Esprit qui vivifie (Jn 6, 63).

     Il n’y a pas d’alternative à la vie éternelle, sinon la perdition : Mes brebis écoutent ma voix … je leur donne la vie éternelle; elles ne périront jamais (Jn 10, 28). Dieu veut sauver tous les humains, non les condamner : La volonté de celui qui m’a envoyé c’est que je ne perde rien de ce qu’il m’a donné mais que je le ressuscite au dernier jour. Oui, telle est la volonté de mon Père, que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour (Jn 6, 39-40; voir aussi : Jn 6, 47).

Celui qui croit échappe au jugement (v. 18)

     Le jugement est le refus de la lumière apportée au monde par le Verbe : Tel est le jugement : la lumière est venue dans le monde et les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière (Jn 3, 19; voir aussi : Jn 1, 9-11). La foi permet d’échapper au jugement en faisant entrer en communion avec Dieu : À tous ceux qui l’ont accueilli, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom (Jn 1, 12). Il n’y a pas d’autres voies possibles; la foi qui conduit à la vie éternelle – qui est la participation à la vie de Dieu lui-même – ou le refus de croire qui est un chemin sans issue qui s’enfonce dans les ténèbres de la mort. Les croyants nés de l’Esprit (cf. Jn 3,6) sont incorporés à la vie des personnes divines par l’amour de Dieu et le don de la vie de son Fils.

Frères, soyez dans la joie (2 Co 13, 11)

     La Seconde lettre aux Corinthiens s’achève comme elle commence. Dans ces versets de conclusion on trouve plusieurs termes qui apparaissent déjà dans la salutation initiale : la grâce et la paix, l’exhortation, l’action conjointe du Père et du Fils (cf. 2 Co 1, 1-3).

     Cette conclusion – l’une des plus élaborée dans les lettres de Paul – se compose de deux parties. Une exhortation d’abord, formulée sous le mode impératif (six verbes de cette forme dans les vv. 11 et 12) : Paul y résume en quelques mots les grandes règles du comportement chrétien. Lorsque les fidèles vivent selon ce programme le Dieu d’amour et de paix sera avec (eux) (v. 11).
La deuxième partie est un souhait (exprimé dans une phrase nominale, v. 13) ressemblant aux conclusions des autres lettres de Paul tout en ayant la particularité de faire intervenir les trois personnes divines.

     La grâce du Seigneur Jésus Christ est une formule fréquente dans la conclusion des lettres de Paul (cf. Rm 15, 13.33; 1 Co 16, 23 etc.). C’est beaucoup plus qu’une simple formule de politesse. La grâce du Christ, c’est le don de sa vie pour le salut de l’humanité : Vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus Christ qui, pour vous, s’est fait pauvre … afin de vous enrichir par sa pauvreté (2 Co 8,9). Paul souhaite à ses correspondants de pouvoir participer pleinement au salut.
L’amour de Dieu : contrairement à ce qu’on pourrait penser, il s’agit d’un thème rare dans les écrits de Paul. La réponse humaine à l’initiative de Dieu est la foi. Malgré l’ambiguïté du génitif, aussi bien en grec qu’en français, on doit comprendre qu’il s’agit de l’amour dont Dieu nous aime. Le don de l’Esprit est le signe de cet amour dont rien ne peut nous séparer (cf. Rm 5,5; 8, 39).

     La communion de l’Esprit saint est la vie de Dieu en chaque croyant. Le don de l’Esprit met  en communion avec la Trinité et avec tous les baptisés qui partagent cette même vie divine (cf. Phil 2, 1-2).

     La distinction des activités entre les personnes divines ne doit pas laisser croire que chacune agirait de son côté. En toutes occasions la Trinité est à l’œuvre pour aimer, pour sauver et pour sanctifier. 

 

Jérôme Longtin, ptre

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2278. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

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