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21e dimanche ordinaire A - 24 août 2014

 

Une Église bâtie sur le roc

 

Professon de foi de Pierre : Matthieu 16, 13-20
Autres lectures : Isaïe 22, 19-23; Psaume 137(138); Romains 11,33-36

 

Le récit de La confession de Pierre se rencontre dans les trois évangiles synoptiques. Jean aussi lui fait écho : Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu (Jean 6, 69). Matthieu entretient des préoccupations concernant son Église. Il est le seul à insérer deux paroles claires où Jésus confirme Pierre comme chef de l’Église. L’identité de Jésus est alors révélée par la bouche de Simon. Et Jésus lui fait partager son pouvoir messianique en lui confiant les clés du Royaume.

L’identité de Jésus

     Le bruit court : Ce Jésus, ne serait-il pas l’Envoyé de Dieu? Mais ce qui demeure obscur aux yeux de ses contemporains c’est sa mission. Pierre, pour sa part, discerne clairement qui est Jésus en lui attribuant un titre messianique : Tu es le Messie, et Matthieu de compléter : le Fils du Dieu vivant! (Mt 16, 16). Le rédacteur confirme donc la mission d’origine divine de Jésus et son caractère ultime. Dorénavant, Jésus sera cet homme, unique entre tous, qui pourra donner un sens à la vie et rendre heureux ceux qui croiront en Lui : Heureux es-tu Simon, fils de Yonas, ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux (v. 17).

L’identité de Pierre

     En reconnaissant haut et fort que Jésus est le Messie de Dieu, Simon est à son tour reconnu par le Christ. Et la manière de faire de Jésus sera celle de changer son nom : Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église (v. 18). Jésus se sert d’un jeu de mots : Pierre, du grec petros, se traduit par roc ou rocher. Il sera donc ce rocher. Il ne sera pas seulement le chef du groupe minuscule des apôtres de Jésus mais aussi de la communauté messianique que Jésus est en train d’établir. Cette communauté, après sa mort et sa résurrection, sera ouverte à toutes les personnes de bonne volonté, de tous les temps et de tous les espaces. Cette communauté spirituelle sera prémunie contre la puissance de la Mort, ‑du Mal‑ (v. 18). À Pierre reviendra le pouvoir d’accueillir, d’exclure ou de réintégrer quiconque dans la communauté spirituelle du Royaume de Dieu. C’est ce qui est convenu d’appeler : le pouvoir des clés. Le droit rabbinique l’exprimait ainsi : lier-délier ou condamner-absoudre.

La pierre de la foi

     L’unique raison pour laquelle Jésus a donné le nom de Pierre à Simon c’est à cause de la foi qu’il a manifestée en Lui. À l’instant même où l’apôtre discerne en Jésus le Messie, celui-ci affirme que c’est sur cette pierre de fondation (Ep 2, 20) qu’il bâtira son Église. À cet instant, l’Église est instituée et Pierre en sera le chef, Jésus la pierre angulaire (Ep 2, 20) et les chrétiens les pierres vivantes (1 Pi 2, 5). Si les clés de la maison sont confiées au chef, le responsable des clés est aussi responsable du salut de ceux qui habitent la Maison-Royaume. Il est en service jusqu’à la fin des temps.

Qui est Jésus pour nous ?

     Cet évangile mille fois commenté, étudié, décortiqué pose des questions difficiles. D’abord sur la primauté de Pierre, puis sur lepouvoir des cléset enfinsur le refus pour certains d’accepter un Messie crucifié. Arrêtons-nous un seul instant et entendons Jésus nous demander : Qui suis-je pour toi ? Avant de donner une réponse avec des titres, posons-nous une question sous-jacente : Qu’est-ce que je vis avec Lui ? Au fond, notre aventure chrétienne devrait être cohérente avec notre réponse. À la mort, lors de la grande Rencontre, elle prendra tout son sens. Certaines affirmations de Jésus nous bousculent : Vends tout et suis-moi…(Mt 19, 21); Laisse les morts ensevelir les morts (Mt 8, 22). Si nous pouvons répondre OUI à ces exigences, alors tout s’éclaire. Même ce OUI est bien fragile, car il risque d’être trahi et repris.

La papauté aujourd’hui

     En ce 21e siècle, le pouvoir des clés continue de se transmettre. Lors de son élection, le pape François était conscient de la lourde responsabilité qui lui était confiée. Il disait en bref, dans son homélie inaugurale du 20 mars 2013, qu’il ne pouvait faire la volonté de Dieu que s’il acceptait de ne pas être « un individu autocentré mais une personne qui n’est vraiment elle-même que dans la relation fraternelle à l’autre, (…). C’est l’inverse de la formule de Sartre : L’enfer c’est les autres (…). Comment témoigner de Celui qui nous appelle à répondre de notre frère d’une manière crédible? (…) Un défi qui nous concerne tous ». Oui, l’Église peut encore compter sur un tel chef.

 

Ghislaine Salvail, SJSH

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2409. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

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