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17e dimanche ordinaire C - 24 juillet 2016
 

Un serpent ou un poisson?

Plaque du carmel du Pater Noster, à Jérusalem

 

 

La prière du « Notre Père » : Luc 11, 1-13
Autres lectures : Genèse 18, 20-32; Psaume 137(138); Colossiens 2, 12-14

 

Alors que Jésus poursuit sa montée vers Jérusalem, Luc a jugé bon d’y insérer un enseignement sur la prière. À cet enseignement s’ajoute la parabole de l’ami importun (Lc 11,7-8). Cette parabole est propre à Luc. Elle contient  des recommandations judicieuses sur les qualités de la prière. Nous les développerons au fur et à mesure qu’elles se présenteront.

Apprends-nous à prier…

     Les disciples suivent Jésus depuis un certain temps. Plusieurs ont eu pour maître Jean le baptiste. Si ce dernier apprenait à ses disciples à prier le Père, pourquoi donc, se disent-ils, ne pas demander à Jésus d’en faire autant? Alors l’un deux se risque : Seigneur, apprends-nous à prier comme Jean Baptiste l’a appris à ses disciples (v. 1). Nous avons là une audacieuse demande doublée d’une naïve comparaison. Jésus a dû être touché par ces gens simples et sans arrières pensées, encore tout imprégnés de la personnalité forte de leur ancien maître.

Quand vous priez…

     Celui dont le Baptiste a dit qu’il n’était pas digne de dénouer ses sandales, (Jn 1, 27) consent à répondre à la demande de l’un d’eux. Il aurait pu leur dire : regardez-moi prier car le texte est formel : Jésus était en prière (v. 1). Au lieu de cela il leur suggère des mots qui resteront gravés pour les siècles à venir. Il leur apprend le Notre Père qui deviendra la prière représentative des chrétiens. Notons que la version de Luc contient cinq demandes, alors que celle de Matthieu en contient sept. Cependant, la parabole de l’ami importun, nous apprendra l’importance de demander et l’insistance à demander : Demandez et vous obtiendrez, frappez, la porte vous sera ouverte (v. 9).

Demandez, vous obtiendrez…

     Ces affirmations de Jésus sonnent étrangement à nos oreilles encore aujourd’hui. Elles nous laissent perplexes car nos expériences nous rattrapent. Combien de fois avons-nous demandé sans que vienne une réponse? Combien de fois avons-nous frappé sans que la porte s’ouvre? Quel mystère et quelle épreuve pour notre foi! Pourtant Jésus, le Fils du Père, alors qu’il se dirige vers Jérusalem pour y être crucifié, dira au seuil de sa Passion : Père, je sais que tu m’exauces toujours! (Jn 11, 42). Voilà justement le grand mystère de la prière de Jésus et celui de la nôtre aussi.

Quel père parmi vous…

     Jésus est devant un auditoire formé de ses disciples et sûrement aussi de personnes du milieu qui ont des responsabilités au sein de leur famille. Des personnes fragiles et imparfaites comme nous et qui pourtant veulent donner le meilleur à leurs enfants ou à leurs proches. Jésus en prend note. C’est pourquoi il les rejoint dans leur réalité quotidienne : Quel père parmi vous donnerait un serpent ou un scorpion à son fils qui lui demande un poisson ou un œuf? (vv. 11-12) La comparaison peut nous sembler disproportionnée car le serpent et le scorpion sont des reptiles dangereux dont la morsure est souvent mortelle. Cependant les comparaisons extrêmes ont ceci de bon : elles sont mieux saisies que les plus nuancées car elles frappent l’imaginaire.

Vous qui êtes mauvais…

     Jésus rappelle à ses auditeurs que la prière n’est pas une évasion mais que ses racines sont enfouies au plus profond du cœur. Même dans les cœurs imparfaits. Elle peut même surgir dans le cœur des pécheurs notoires. À la fin de certaines vies tumultueuses, des pardons se donnent, des regrets s’expriment. C’est pourquoi le Seigneur peut ajouter : Si donc vous, qui êtes mauvais vous savez donner des bonnes choses à vos enfants combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent? (v. 13). Encore là, la comparaison se joue dans les extrêmes. Luc sait tirer parti de cette façon de faire de Jésus. Tant mieux pour nous!

Donner de bonnes choses…

     En relisant le texte plusieurs fois pour en extraire les leçons, je me suis d’abord arrêtée au serpent et au scorpion (v. 11). Je me suis demandée comment ces exemples extrêmes pouvaient encore servir ici et maintenant ? Je vous partage ma découverte. Elle vaut ce qu’elle vaut, sans plus. Est-ce qu’il m’arrive de donner un serpent au lieu d’un poisson, un scorpion au lieu d’un œuf aux affligés qui me demandent de soulager leur détresse ? Puis, j’ai poursuivi ma réflexion. Est-ce queje ne donne que de bonnes choses? Suis-je mauvais à certaines heures? Quoi qu’il en soit, demandons au Seigneur de mettre sur nos lèvres des paroles réconfortantes et de poser des gestes nourrissants pour les affamés d’aujourd’hui.

 

Ghislaine Salvail, SJSH

 

Source : Le Feuillet biblique, no 2491. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

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