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chronique du 8 mars 2005
 

La foi de Terry Anderson

Après qu'ils eurent roulé la pierre, Jésus cria d'une voix forte : ' Lazare, viens dehors! ' Et le mort sortit, les pieds et les mains attachés, le visage enveloppé d'un suaire. Jésus leur dit : ' Déliez-le, et laissez-le aller ' (Jean 11, 43-44).
 
Terry Anderson, journaliste pour la Presse Associée, correspondant au Proche-Orient, fut pris en otage par des extrémistes shiites; il fut leur prisonnier du 16 mars 1985 jusqu'à sa libération, le 4 décembre 1991. Pendant 2455 jours (il les a comptés!), on l'a enfermé dans une cellule obscure. À quelques reprises, on le transporta d'un endroit à un autre. Alors on le plaçait dans une boîte de bois qui ressemblait à un cercueil et on le traitait comme un cadavre.

     À sa libération, il a raconté ses souffrances: des bastonnades, l'isolement, des journées complètes les yeux bandés, enchaîné, dans des vêtements sales, sans nourriture, sans contact avec sa famille ou ses amis. Récemment, il a révélé comment cette expérience avait transformé sa vie spirituelle.

     Dans une interview récente, il disait : « Je pense que c'est dans les moments les plus difficiles à vivre que nous nous approchons davantage de Dieu. C'est plus facile d'entendre Dieu nous parler quand nous sommes dépouillés de tout orgueil et de toute arrogance, quand nous n'avons plus rien à quoi nous accrocher, sauf Dieu. Quelle souffrance, mais j'y ai rencontré Dieu.

     Pardonner, ce n'est pas quelque chose qu'on fait soudainement, tout d'un coup et qu'on oublie ensuite. Oh! non, c'est quelque chose que j'ai à reprendre chaque jour de ma vie.

    Oui, je pardonne à ces gens. Je ne les hais pas. Je prie pour eux de temps en temps. J'espère que Dieu touchera leur coeur. En même temps, je dois avouer que je n'en ferais pas mes amis. Ils m'ont fait beaucoup de mal et ils croient en des choses que je ne puis accepter, et à des choses que je rejette totalement.

    Les gens sont surpris que je ne les haïsse pas et que je ne désire pas me venger. Pourquoi le ferais-je? Je n'ai pas le temps de m'occuper de cela » (Our Sunday Visitor, 13 septembre 1992).

LIEN : Plusieurs parmi nous sont des otages de la haine, de la colère, de la rancune ou sont obsédés par leur bien-être, leurs richesses ou leur place dans la société. Jésus appelle non seulement Lazare mais chacun de nous : « Viens dehors! Libère-toi! » Comme Jésus a appelé Lazare à sortir, à se libérer des liens de la mort, ainsi nous sommes appelés à nous libérer de ces choses qui nous gardent trop occupés pour aimer et être aimés. La période du carême nous invite à une telle liberté : revêtir l'esprit de la Résurrection pour que nous puissions apporter une nouvelle vie et de la joie dans nos familles et nos communautés.


* * * *


Sébastien


Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra (Jean 11, 1-45).

Sébastien est au chevet de son frère jumeau. Il prie : « Seigneur, fais quelque chose. Guéris-le ». Puis après un moment, touché par le regard de Jocelyn qui a peine à respirer, il reprend : « Seigneur, garde-le dans ta vie qui ne finit jamais ».

LIEN : La foi chrétienne est l'adhésion au Dieu de la Vie, au Dieu qui fait vivre, même au-delà de la mort. La profession de foi du baptisé affirme que quiconque vit et croit en Jésus ne mourra jamais définitivement (v. 26). Le récit de Lazare rendu à la vie n'est pas tant l'histoire d'un privilégié qui aurait eu la chance de reprendre sa vie terrestre après une parenthèse de mort mais plutôt l'histoire de toute personne qui met sa foi dans Jésus le Christ, celui par lequel on peut accéder auprès du Père (Jean 14, 6). (Notre vie à la lumière des évangiles du dimanche, Année A, 5e dimanche de Carême).

Chronique précédente :
Bruce Springteen