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chronique du 26 avril 2005
 

Une voix,
une présence qui rassure

Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui restera avec vous pour toujours. C'est lui l'Esprit de vérité... Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous (Jn 14, 16-18).

 

Robert et Suzanne attendaient leur premier enfant. À partir du sixième mois de la grossesse, sachant que l'enfant commence à entendre, Robert chantait tous les soirs une chanson au tout-petit. Chaque soir la même chanson. Puis vint la naissance du bébé, et Robert, qui était présent, fut étonné d'entendre le nouveau-né hurler à pleins poumons. On sait maintenant que la naissance d'un bébé constitue pour lui un moment dépaysant et traumatisant. De ce lieu sécurisant, bien fermé et chaud, il est tout à coup plongé dans un monde nouveau, incertain et aux horizons infinis. Le nouveau-né n'est plus enveloppé, ni nourri immédiatement par le sang de sa mère. Il est tout à coup en contact avec l'air et la lumière. Il vit comme l'angoisse de l'isolement et de l'inconnu, et son cri est comme un appel au secours.

     Toujours est-il que Robert était passablement désemparé par les cris du bébé qu'on avait déposé dans les bras de la maman. Tout à coup Robert a commencé à chanter la chanson qu'il lui chantait tous les soirs depuis le sixième mois de la grossesse. L'enfant a cessé immédiatement de crier et il a tourné la tête vers son papa. Il avait reconnu une voix qui le rassurait et le sécurisait. Il n'était plus seul dans ce monde nouveau, il se sentait protégé et aimé (Inspiré de Jean Vanier, Toute personne est une histoire sacrée, pp. 66-67).

LIEN : La perspective du départ de Jésus plonge les disciples dans une situation nouvelle et inconfortable. Ils anticipent ce moment où ils seront séparés de Lui, où ils n'auront plus ce contact physique avec Lui, où ils n'entendront plus sa voix.

     Jésus rassure ses disciples. Loin d'être orphelins, ils seront comblés par la présence de son Esprit qui les accompagnera et les « défendra ». Ils devront être attentifs à cette présence, et reconnaître cette voix...

     Bien des chrétiens(nes) se sentent étrangers dans un monde apparemment «sans Dieu». Certains, comme le nouveau-né, crient leurs déceptions et leurs angoisses et aimeraient revenir en arrière. Mais notre monde ne reste-t-il pas le monde de Dieu, «sorti de ses mains»? Dieu ne continue-t-il pas de nous parler? N'est-il pas possible d'entendre le chant de ce Dieu qui crée et recrée chaque jour avec tant de générosité et d'amour? L'Esprit, « qui reste avec nous pour toujours », n'est-il pas notre défenseur, notre assurance et notre force dans ce monde nouveau?

* * * * *

     Au cours de notre voyage de vie, nous croisons de nombreux guides et phares qui nous orientent dans notre cheminement. Ils nous chuchotent des mots pleins de sagesse et d'encouragement pour nous aider dans nos combats et nos aspirations, et nous invitent à accéder à des nouvelles dimensions de l'Être et de l'Existence. Ils nous font savoir que malgré notre solitude existentielle, nous ne sommes pas seuls, et que l'Esprit nous accompagne toujours (Les petits miracles, II, p. 9).

Le Seigneur est avec toi.

     Ce refrain de la Bible risque de glisser sur nous. Si on le comprenait bien, tout serait intense. Il faut que je le gagne, ce pain de la Présence. La vie d'intimité continuelle avec Dieu. Que la Présence me remplisse!

     Remplir, c'est très biblique: Josué était rempli de l'esprit de sagesse... Jean-Baptiste sera rempli de l'Esprit Saint... Rempli de l'Esprit Saint, Jésus fut conduit au désert... Les Apôtres furent remplis du Saint-Esprit... Soyez, dit Paul, remplis de l'Esprit...

     La Présence, c'est l'Esprit, mais nous pouvons aussi nous remplir du Père en disant le Notre Père.

     Nous remplir de Jésus dès le réveil, en pensant au dialogue avec Marie-Madeleine au matin de Pâques. Nous lui disons : « Jésus! » Il nous répond par notre nom, et un jour commence, plein de lui.

     Être rempli de la Présence, ça jette tellement de choses dehors. Pensées dépressives, méchantes, soucis rongeurs, divagations, ruminations et susceptibilité.

     Dire que j'ai à choisir entre ces mauvaises présences et la Tienne! (André Sève, 365 matins, p. 326).

Chronique précédente :
Dis-mois Seigneur, ce que je dois faire?