«
Quand vais-je mourir? »
Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme, et si vous
ne buvez pas son sang, vous n'aurez pas la vie en vous
(Jean 6, 53).
Pendant la guerre au Vietnam, des obus sont tombés sur un
orphelinat blessant plusieurs enfants. Parmi eux, il y avait une
petite fille de neuf ans, sérieusement blessée qui
perdait beaucoup de sang. Dès que la nouvelle parvint aux
Forces armées américaines, on envoya un médecin
et une infirmière pour secourir ces enfants. Ceux-ci s'occupèrent
d'abord de la petite fille et se mirent immédiatement à
la recherche d'un donneur de sang pour lui sauver la vie.
On réunit un groupe d'enfants
qui n'avaient pas été blessés et dans leur
français limité le médecin et l'infirmière
leur expliquèrent que l'un d'eux devait donner son sang pour
sauver la vie de la petite fille. Les enfants, effrayés,
gardèrent un lourd silence. Puis une petite main hésitante
se leva, la main d'un petit garçon de dix ans.
L'infirmière lui demanda son
nom. Il répondit : « Heng ». Après avoir
fait les tests de compatibilité, on commença tout
de suite la transfusion. Tout à coup, Heng se mit à
trembler et à pleurer. L'infirmière lui demanda s'il
avait mal. Il fit signe que non mais il se remit aussitôt
à pleurer abondamment. L'équipe médicale se
sentit mal et se demandait ce qui n'allait pas.
Une infirmière Vietnamienne
arriva et s'adressa au jeune dans sa langue maternelle. Elle lui
dit quelques paroles à l'oreille et Heng redevint tout à
fait calme. Elle expliqua aux Américains : «Il a demandé
à quelle heure il mourrait car il avait l'impression qu'il
devait donner tout son sang et mourir pour sauver la vie de la petite
fille».
Le médecin se demandait bien
où le jeune garçon avait trouvé le courage
pour accepter de mourir pour sauver la vie de l'enfant. L'infirmière
posa la question à Heng qui répondit : « Parce
qu'elle est mon amie! »
LIEN : Dieu nous a tout donné, même son propre Fils.
À son tour, Jésus va verser la dernière goutte
de son sang pour nous donner la vie, la vie de Dieu. Manger sa chair,
boire son sang, c'est vivre pour toujours de la vie même de
Dieu.
* * * * *
La communion
« Pendant tout ce temps passé avec ses disciples, il
n'y avait pas eu de communion. Oui, ils étaient restés
avec lui, s'étaient assis à ses pieds; oui, ils avaient
été ses disciples, ses amis même. Mais ils n'étaient
pas encore entièrement entrés en communion avec lui.
Son corps et son sang ne s'étaient pas encore unis aux leurs.
À bien des égards, il était demeuré
l'autre, extérieur à eux, celui qui marche devant
eux pour leur montrer le chemin. Mais lorsqu'ils mangent le pain
qu'il leur offre et le reconnaissent, cette reconnaissance devient
une prise de conscience spirituelle qu'il réside maintenant
au plus profond de leur être, qu'il respire maintenant en
eux, qu'il parle par leur bouche, qu'il vit en eux. Lorsqu'ils mangent
le pain qu'il leur offre, leurs vies se transforment en la sienne.
Ce ne sont plus eux qui vivent, mais Jésus, le Christ qui
vit en eux » (Henri J.M. Nouwen, Au cur de ma vie,
l'Eucharistie, p. 80).
Chronique
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Aurore ou crépuscule?
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