INTERBIBLE
Au son de la cithare
célébrer la paroleintuitionspsaumespsaumespsaumes
off Nouveautés
off Cithare
off Source
off Découverte
off Écritures
off Carrefour
off Caravane
off Scriptorium
off Artisans

 

 
Intuitions

 

orant
Imprimer
chronique du 29 août 2006
 

« Pourquoi je me suis senti si mal...?»

... la manière pure et irréprochable de pratiquer la religion, c'est de venir en aide aux orphelins et aux veuves dans leur malheur, et de se garder propre au milieu du monde (Jacques 1, 27).

C'est du dedans, du cœur de l'homme que sortent les pensées perverses (Marc 7, 21).


Vous ne savez jamais quelles questions vont poser les enfants spécialement quand ils vont se mettre au lit. C'est le moment où la vie ralentit, assez pour repasser la journée et exprimer ce qui est important pour eux.

     Comme Tom accompagnait son jeune fils Tommy et bordait son lit, il pensa que son fils de huit ans voudrait parler des événements heureux de la journée. L'équipe de Tommy avait gagné ce jour-là le championnat de la petite ligue. Tommy avait frappé trois bons coups et son ami Philippe avait réussi le court-circuit qui avait remporté la victoire.

     « Une belle journée! » dit Tom en s'asseyant sur le bord du lit de Tommy. Mais Tommy ne répondit pas. Le garçon était pensif.

     « Papa, tu te souviens, quand Philippe a frappé le court-circuit et que nous avons tous couru sur le terrain et sauté en l'air? »

     « Oui », répondit le père, ne sachant pas trop où son fils voulait en venir.

     « J'étais heureux, mais en-dedans je n'étais pas heureux. Comment se fait-il que j'étais aussi malheureux quand Philippe a frappé le coup gagnant? »

     Tom aurait préféré que son fils lui pose une question au sujet de la sexualité: il aurait trouvé plus facile de lui répondre (John Shea).


LIEN: Cet enfant pose une question qui évoque une grande difficulté : comment se fait-il que le garçon se sent malheureux quand un autre réussit, spécialement s'il s'agit d'un coéquipier et d'un ami? On comprendrait facilement s'il s'agissait d'un adversaire. Les sentiments de Tommy l'entraînent dans un monde intérieur qui pourrait le mettre sur le chemin d'une croissance spirituelle, mais ce n'est pas facile à démêler.

     En réalité, on retrouve ici une situation de comparaison et de compétition. Quand une personne monte, on a l'impression de descendre, et cela même avec des amis et des proches. C'est comme si nous nous sentions diminués par l'excellence d'un autre.
Et en même temps, Tommy se rend compte que c'est à l'intérieur de lui-même que tout cela se passe. C'est de là que sort la joie de gagner et en même temps l'inconfort à la suite du succès de son ami.

     Avec le temps, il découvrira peut-être qu'il peut se réjouir du succès d'un ami sans se sentir diminué.

     Et nous, nous pouvons découvrir que la vraie « religion » part du cœur, que nous pouvons y entendre Dieu nous parler et que son Esprit peut nous aider à passer du jugement à la compassion, de la vengeance au pardon, de l'envie à la joie, du ressentiment à la réconciliation.

Chronique précédente :
Revenir à Vienne