Le pot
de confiture
En vérité, je vous le déclare, cette veuve
pauvre a mis plus
que tous ceux qui ont mis dans le tronc. Car tous ceux-là
ont mis de leur superflu, mais elle, de son indigence,
a mis tout ce qu'elle possédait, tout ce qu'elle avait pour
vivre (Marc 12, 43-44)
« Nous étions en 1933. Je venais d'être mis à
pied du poste à temps partiel que j'occupais, et je ne pouvais
donc plus aider la famille financièrement. Notre seul revenu
provenait de ce que ma mère pouvait gagner en confectionnant
des vêtements pour les autres. Malheureusement, ma mère
tomba bientôt malade et fut incapable de travailler pendant
quelques semaines.
Un jour, la compagnie d'électricité
coupa le courant parce que nous n'étions plus en mesure de
payer nos factures. Puis ce fut au tour de la compagnie de gaz.
Ensuite, c'est l'eau qui fut coupée. Les services de santé
obligèrent toutefois la municipalité à nous
redonner l'eau pour des raisons sanitaires. Le garde-manger se vidait
dangereusement. Heureusement, nous avions un potager grâce
auquel nous pouvions cuire quelques légumes sur un feu de
camp dans la cour arrière.
Un jour, ma jeune sur revint
de l'école en disant : « Demain, nous devons apporter
quelque chose à l'école pour donner aux pauvres ».
Ma mère commença d'abord
par dire : « Je ne connais personne de plus pauvre que nous,
mais sa mère, qui vivait avec nous à l'époque,
l'interrompit en posant sa main sur son bras, les sourcils froncés.
Éva, dit-elle, si tu inculques
à une enfant de cet âge l'idée qu'elle est pauvre,
elle sera pauvre pour le restant de ses jours. Il reste un pot de
confiture maison dans le garde-manger. Elle peut le prendre ».
Ma grand-mère dénicha
ensuite du papier de soie et un petit bout de ruban rose qu'elle
utilisa pour envelopper notre dernier pot de confiture. Le lendemain,
ma sur partit à l'école en trottinant, fière
d'apporter un « cadeau pour les pauvres » (Bouillon
de poulet pour l'âme).
LIEN: On ne jette pas de poudre aux yeux de Dieu! Il se moque de
l'échelle sociale, du train de vie, des honneurs et considérations
mondaines, des attitudes extérieures. Son regard est pénétrant
et considère l'intérieur, le cur de l'être
humain.
La veuve pauvre observée par
Jésus se dépouille de ce dont elle a besoin et elle
s'en remet à Dieu pour sa survie. Cette femme ne donne pas...;
elle se donne.
Si Jésus est impressionné
par le geste de cette personne, n'est-ce pas parce qu'il se reconnaît
dans ce geste, lui qui a tout donné et qui s'est «
vidé de lui-même » pour l'humanité.
Chronique
précédente :
La seule chose qui compte
|