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chronique du 7 novembre 2006
 

Le pot de confiture

En vérité, je vous le déclare, cette veuve pauvre a mis plus
que tous ceux qui ont mis dans le tronc. Car tous ceux-là
ont mis de leur superflu, mais elle, de son indigence,
a mis tout ce qu'elle possédait, tout ce qu'elle avait pour vivre
(Marc 12, 43-44)


« Nous étions en 1933. Je venais d'être mis à pied du poste à temps partiel que j'occupais, et je ne pouvais donc plus aider la famille financièrement. Notre seul revenu provenait de ce que ma mère pouvait gagner en confectionnant des vêtements pour les autres. Malheureusement, ma mère tomba bientôt malade et fut incapable de travailler pendant quelques semaines.

     Un jour, la compagnie d'électricité coupa le courant parce que nous n'étions plus en mesure de payer nos factures. Puis ce fut au tour de la compagnie de gaz. Ensuite, c'est l'eau qui fut coupée. Les services de santé obligèrent toutefois la municipalité à nous redonner l'eau pour des raisons sanitaires. Le garde-manger se vidait dangereusement. Heureusement, nous avions un potager grâce auquel nous pouvions cuire quelques légumes sur un feu de camp dans la cour arrière.

     Un jour, ma jeune sœur revint de l'école en disant : « Demain, nous devons apporter quelque chose à l'école pour donner aux pauvres ».

     Ma mère commença d'abord par dire : « Je ne connais personne de plus pauvre que nous, mais sa mère, qui vivait avec nous à l'époque, l'interrompit en posant sa main sur son bras, les sourcils froncés.

     Éva, dit-elle, si tu inculques à une enfant de cet âge l'idée qu'elle est pauvre, elle sera pauvre pour le restant de ses jours. Il reste un pot de confiture maison dans le garde-manger. Elle peut le prendre ».

     Ma grand-mère dénicha ensuite du papier de soie et un petit bout de ruban rose qu'elle utilisa pour envelopper notre dernier pot de confiture. Le lendemain, ma sœur partit à l'école en trottinant, fière d'apporter un « cadeau pour les pauvres » (Bouillon de poulet pour l'âme).


LIEN: On ne jette pas de poudre aux yeux de Dieu! Il se moque de l'échelle sociale, du train de vie, des honneurs et considérations mondaines, des attitudes extérieures. Son regard est pénétrant et considère l'intérieur, le cœur de l'être humain.

     La veuve pauvre observée par Jésus se dépouille de ce dont elle a besoin et elle s'en remet à Dieu pour sa survie. Cette femme ne donne pas...; elle se donne.

     Si Jésus est impressionné par le geste de cette personne, n'est-ce pas parce qu'il se reconnaît dans ce geste, lui qui a tout donné et qui s'est « vidé de lui-même » pour l'humanité.

 

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