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chronique du 6 avril 2007
 

« Tout est consommé »  - Vendredi Saint

«Tout est consommé » (Jean 19, 30).

 
      Voilà... tout est achevé... Les Romains et le Sanhédrin pensaient bien en avoir fini avec ce personnage dérangeant qu'était Jésus. Les deux derniers jours avaient été terribles pour tout le monde: la population était descendue dans les rues, montée au Calvaire. Soulevée par des agitateurs, elle avait crié, demandé du sang. Et Jésus s'est laissé faire, son heure était arrivée.
À un moment ou l'autre de notre vie, il nous est arrivé de laisser le récit de la Passion nous émouvoir et nous bouleverser au point qu'il prenne plus de place dans notre vie de croyant que la résurrection du matin pascal. Quand Jésus sur la Croix s'écrie tout est consommé c'est comme dire : « c'est achevé », « j'ai terminé la mission que le Père m'a donnée à accomplir ». C'est un cri de victoire! C'est ce que le récit de la Passion selon Jean nous dit aujourd'hui. Il nous dit comment Jésus est entré dans sa gloire. La Croix que nous vénérons aujourd'hui est le dernier pas d'accession au trône de Gloire.

     Jean écrit comme le témoin authentique qui a vécu les événements et les rapporte avec les yeux de la foi. Il insiste sur les gestes, les paroles qui annoncent la glorification et il omet les humiliations, il ne parle pas de Simon de Cyrène qui doit aider à porter la croix, ni des moqueries, ni du cri de désolation, de la noirceur. Jean insiste davantage sur « portant lui-même sa croix », les affirmations de sa royauté, la robe sans couture, les paroles de Jésus à sa mère et au disciple, et « j'ai soif ». Le rappel des prophéties concernant « son heure », la grandeur de la mort quand tout est accompli, le sang et l'eau: le sang de l'Eucharistie, l'Esprit qui viendra par l'eau du Baptême, la foi en « celui qu'ils ont transpercé ».

     La croix que nous contemplons ne répand pas une ombre sombre sur le récit évangélique de Jean. Comme l'a dit sainte Catherine de Sienne : « C'est l'amour qui a fixé le Christ sur la Croix et non pas les clous », ce n'est pas d'abord la persécution qui a fait mourir le Christ, c'est « cette glorification progressive due à la présence en Lui de toute la plénitude de la Miséricorde divine qui a atteint son sommet à l'heure de Gethsémani... Jésus est mort de Gloire et non pas victime du mal, c'est pour cela qu'Il est ressuscité ».

     L'Église comme notre mère, nous invite aujourd'hui à accompagner Jésus sur la route douloureuse mais glorieuse du Vendredi saint, Chemin qui le conduit à son exaltation et à l'établissement du Royaume.

     Or, à l'endroit où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin où se trouvait un tombeau neuf,... ce fut donc là qu'ils déposèrent Jésus (Jean 19, 41-42)... Entrons au jardin pour veiller près de Jésus, mettons-nous en présence de cet amour infini qui a consumé le Christ.

 

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Geste scandaleux