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chronique du 5 juin 2007
 

Le visage de Dieu

Il leur répondit : « Donnez-leur vous-mêmes à manger » (Luc 9, 13).


    En 1987, un photographe journaliste a été envoyé en Équateur pour couvrir le tremblement de terre qui avait détruit une partie du pays. Au milieu des souffrances causées par cette catastrophe, il fut témoin d'une simple scène de compassion qui le remua profondément. Le photographe écrivit ceci :

    « La file était longue mais avançait rapidement. Et dans cette file, à la toute fin, se tenait une petite fille d'environ 12 ans. Elle attendait patiemment, pendant que ceux qui étaient en avant, recevaient un peu de riz, une conserve et un petit fruit. Lentement, mais sûrement, elle avançait tout près du comptoir de distribution, plus près de la nourriture. De temps en temps, elle jetait un coup d'œil vers la rue. Elle ne remarquait pas l'inquiétude croissante de ceux et celles qui distribuaient la nourriture. La nourriture se faisait de plus en plus rare. Leur anxiété était visible mais la petite fille ne s'en apercevait pas. Son attention semblait toujours être tournée vers ces trois figures sous les arbres de l'autre côté de la rue. Au moment où elle put enfin recevoir sa nourriture, il ne restait qu'une seule banane. Les travailleurs étaient gênés de lui avouer que tout était déjà distribué. Elle ne semblait pourtant pas agressive ni amère de n'avoir qu'une seule banane. Avec précaution, elle prit le précieux cadeau et courut de l'autre côté de la rue où trois enfants l'attendaient, peut-être ses deux sœurs et son frère. Elle pela la banane et la divisa très soigneusement en trois parts égales. Elle plaça le précieux fruit dans les mains des trois enfants en disant : « une part pour toi, une part pour toi et une part pour toi ». Puis, elle s'assit.

    À ce moment là, je le jure, j'ai vu le visage de Dieu (John Jackson, ).

LIEN: Tant de besoins frappent à nos écrans, nos journaux et parfois jusqu'à notre porte. Des enfants, des femmes, des hommes dont nous perdons le visage dans la foule anonyme, « renvoyés » de nos mémoires, dépersonnalisés par le sentiment d'impuissance ou plus simplement par indifférence.

    Pourtant, comme nous, ils font partie de cette foule harassée par la marche de la journée portant au creux du ventre leur faim de pain, au creux du cœur leur faim de tendresse, leur faim de dignité, leur faim de sens. Le partage commence simplement avec ce que nous avons à portée de mains et de cœur.

 

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