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chronique du 12 février 2008
 

Le magasin de vérité


Pars de ton pays, de ta famille…, va vers le pays que je te montrerai (Genèse 2, 1).
Celui-ci est on Fils bien-aimé… Écoulez-le! (Matthieu 17, 5).


Je pouvais à peine en croire mes yeux quand j’aperçus le nom du magasin : magasin de vérité. On vendait la vérité, ici.

   La vendeuse était très polie ; quel genre de vérité désirais-je acheter : vérité totale ? vérité partielle ? Vérité totale, évidemment. Pas de duperies pour moi, pas de faux-fuyants, pas de rationalisations. Je voulais ma vérité pure, limpide et entière. Elle me désigna une autre section du magasin, où l’on vendait de la vérité entière.

   Le vendeur qui se tenait là pointa du doigt l’étiquette où figurait le prix. « Le prix en est très élevé, monsieur », dit-il. « C’est combien ? » demandai-je, bien décidé à me procurer la vérité entière, à n’importe quel prix. « Si vous prenez celle-ci, dit-il, ça vous coûtera le perte de toute tranquillité pour le reste de votre vie » (Anthony de Mello, Comme un chant d’oiseau).

LIEN : Dieu demande d’écouter son Fils bien-aimé, Voie, Vérité et Vie. Mais Il est tout le contraire d’une vérité qui conduirait à la suffisance, à la tranquillité ou à une fausse sécurité.

   L’Envoyé de Dieu, transfiguré devant ses disciples, ne peut rester enfermé à l’intérieur des consciences ni à l’abri des églises, ni à l’étroit des formules et des dogmes.

   L’écoute du Bien-Aimé nous tient en éveil et nous mobilise en transfigurant notre existence quotidienne. Il nous invite à nous situer à la suite de tous ces croyants(tes) qui, d’Abraham jusqu’à aujourd’hui, se sont laissés déplacer, ont pris la route et sont partis dans une mouvement constant d’itinérance et de recherche.

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Les actions que nous accomplissons, le travail dans lequel nous nous perdons parfois, je pense que toute notre activité est en fait une galopade, une course haletante à la recherche de ce qui, enfin, va emplir ce creux, signe de ma destinée d’homme. « Tu nous a faits pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos jusqu’à ce qu’il repose en toi ». J’aime beaucoup cet aveu de saint Augustin. En même temps qu’il décrit notre misère, il affirme notre confiance : lorsque nous serons près de Dieu, viendra le temps du bonheur de ce qui est plein (Abbé Pierre, Dieu merci).

 

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Le coeur à l'envers