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chronique du 11 mars 2008
 

Pour resserrer les liens...


Pour nous, le Christ s'est fait obéissant jusqu'à la mort, et la mort sur une croix (Ph 2, 8).


Dans un de ses romans, l'auteur juif Elie Wiesel, qui a survécu aux camps de concentration, amène un de ses personnages, Yehouda, à faire les reproches suivants à son ami Gregor : « Ce n'est pas humain de t'enfermer dans ta douleur et tes souvenirs comme dans une prison. La souffrance doit nous ouvrir aux autres. Elle ne doit pas nous amener à les rejeter. Le Talmud nous dit que Dieu souffre avec l'homme. Pourquoi ? Pour resserrer les liens entre la création et le créateur; Dieu choisit de souffrir pour mieux comprendre l'homme et être mieux compris de lui. Mais toi, tu tiens à souffrir tout seul. Une telle souffrance te rétrécit, te diminue. Mon ami, cela est presque cruel.» (Elie Wiesel, The Gates of the Forest, 1966).


LIEN : Il n'y a aucune garantie que la souffrance puisse nous rendre plus humains, plus proches de Dieu. Elle fait parfois le contraire. Voilà pourquoi il faudrait peut-être abandonner un vocabulaire bien intentionné mais tellement maladroit qui présente Dieu comme nous envoyant des souffrances pour nous sanctifier et nous rapprocher de lui. Il serait plus proche de la Parole de Dieu de dire qu'en Jésus, Dieu souffre avec nous. « Il n'a pas jugé bon de revendiquer son droit d'être traité à l'égal de Dieu, mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur » (Ph 2, 6-7). Il souffre avec nous; de la sorte il nous comprend, et nous, nous pouvons mieux le comprendre. Aujourd'hui, dans notre prière, nous unissons toutes les souffrances humaines à la Passion de Jésus en espérant et en demandant qu'elles portent du fruit.

*****

« Les deux images les plus courantes de Jésus nous pressentent un Dieu vulnérable : un enfant nouveau-né dans une crèche et un homme sur une croix.» (John Shea)

« La parole du Christ fut trop innocemment libre pour que son entourage la supportât. Il fut condamné, châtié et crucifié. Mais Dieu qui ne se mesure pas à nos raisonnements l'a ressuscité.» (Christian Duquoc)

 

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