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Les Psaumes

 

David
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chronique du 2 mai 2003
 

Le jour que fit le Seigneur

Lors des grandes fêtes, en particulier lors du repas pascal, les Juifs chantent le Hallel - le mot signifie louange, d'où Alléluia - recueil de six psaumes: 113 (112) à 118 (117). Jésus lui-même a observé cette coutume, le soir de son dernier repas avec ses disciples (cf. Mc 14,26). Le fait que ces psaumes aient été chantés à la suite l'un de l'autre a entraîné diverses perturbations dans la transmission du texte; c'est pourquoi cette section est la plus troublée de tout le psautier en ce qui concerne la division des psaumes et leur numérotation.

     Le psaume 114(113a) fait explicitement référence à la Pâque juive: le passage de la mer et celui du Jourdain. Par contre, les chrétiens ont retenu comme hymne pascal par excellence le psaume 118(117), originellement prévu pour la fête des Tentes, semble-t-il (cf. v. 27). En ce temps pascal, nous allons découvrir ce psaume que nous retrouvons dans la liturgie, entre autres, de la Veillée pascale, du jour de Pâques, et du dimanche suivant.

Lire le psaume 118(117)

1. Quels liens peuvent être faits entre le texte de ce psaume et la célébration de Pâques?

2. Comment un(e) chrétien(ne) peut-il (elle) se situer pour prier ce psaume?

Observations

     Quelques observations, tout d'abord, à partir de questions de base pour entrer dans un psaume. Celui-ci est complexe et comporte probablement des parties dialoguées entre deux choeurs ou un soliste et un choeur. Comme il n'est pas facile de déterminer exactement les changements d'interlocuteur, on a l'impression d'une certaine confusion, spécialement à partir du v. 15. Cette difficulté ne doit pas nous empêcher d'aller plus loin.

     Il s'agit nettement d'une action de grâce pour avoir été délivré d'un mal qui menaçait la vie même. Celui qui prie a été attaqué par des adversaires puissants mais Dieu est intervenu pour le sauver (cf. vv. 10-13,18). À l'origine, il s'agissait peut-être d'une action de grâce individuelle, à la suite d'un événement précis mais le psaume a été réinterprété dans un sens collectif (cf. vv. 1-4): c'est tout le peuple d'Israël qui remercie Dieu de le délivrer de ses ennemis. Durant la plus grande partie du psaume, les interlocuteurs s'invitent, à tour de rôle, à louer Dieu; en quelques occasions, on s'adresse directement à Dieu (vv. 21.25-28), sans qu'on puisse toujours percevoir clairement les raisons de ce changement.

     C'est le v. 24 qui a servi de point de départ à l'interprétation chrétienne de ce psaume: « Voici le jour que fit Yahvé, pour nous allégresse et joie. » Le jour par excellence est celui de la résurrection, ce jour unique, source de la joie et de l'espérance chrétienne. Par ailleurs, le v. 22 était déjà appliqué à Jésus dans Mt 21,42 (voir aussi Mc 12,10-11; Lc 20,17; Ac 4,11). Jésus est identifié à la pierre rejetée par les constructeurs, c'est-à-dire par le peuple juif, mais établie par Dieu comme fondement du nouveau peuple, l'Église. Partant de là, il est facile d'appliquer à Jésus les passages du psaume qui évoquent la délivrance d'un péril extrême, en particulier les vv. 17-18 qui mentionnent la délivrance de la mort elle-même. Lus dans une perspective chrétienne, ces versets s'appliquent à l'initiative de Dieu qui n'épargne pas la mort à son Fils, mais qui le délivre même dans la mort.

     Dans la résurrection de Jésus, c'est toute l'humanité qui est délivrée de la mort. C'est donc le Christ total - tout le corps mystique, depuis Jésus lui-même jusqu'au dernier des croyants - qui peut entonner cet hymne et dire à Dieu: « Je te rends grâce, car tu m'as exaucé; tu fus pour moi le salut. » (v. 28)

Jérôme Longtin, ptre

 

Note

Au verset 25, on trouve, en hébreu, les mots hoshiah-na, sauve donc! Cette formule est passée dans la langue latine, puis française et est encore utilisée dans la liturgie sous la forme Hosanna. D'ailleurs, la deuxième partie du Sanctus de la messe latine est inspirée directement des versets 25 et 26 de ce psaume.

 

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