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Les Psaumes

 

David
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chronique du 3 juin 2005
 

Un psaume de pèlerinage : le Psaume 120 (119)


1 Dans ma détresse, j'ai crié vers le Seigneur,
    Et lui m'a répondu.

2 Seigneur, délivre-moi de la langue perfide,
    De la bouche qui ment.

3 Que t'infliger, ô langue perfide,
    Et qu'ajouter encore?

4 La flèche meurtrière du guerrier,
    Et la braise des genêts.

5 Malheur à moi : je dois vivre en exil
    Et camper dans un désert!

6 Trop longtemps, j'ai vécu parmi ces gens
    Qui haïssent la paix.

7 Je ne veux que la paix, mais quand je parle
    Ils cherchent la guerre.

Le verset 5 dit « je dois vivre en exil », c'est la situation du psalmiste qui prie. La pauvreté du sol en Palestine obligeait les Juifs à devenir souvent des réfugiés économiques; ils étaient en Égypte, en Syrie ou plus simplement aux frontières de la Terre sainte. C'était difficile de maintenir les valeurs morales de la Révélation biblique : vérité dans les paroles, respect de la vie, honnêteté dans les affaires. L'ambiance était celle du paganisme et de ses mensonges. « J'ai crié vers le Seigneur : délivre-moi de la bouche qui ment. » Le croyant a bien vu que le bonheur que promettent les idoles n'est pas véritable. À l'étranger, les croyants font l'expérience d'une aliénation. Le juste ne se sent pas confortable dans une ambiance contraire à sa foi. « Camper dans un désert  » (v. 5) devient un symbole du malaise du croyant dans un système qui lui est contraire.

     Un verset demande une explication : « La flèche meurtrière du guerrier, et la braise des genêts. » (v. 4) C'est partie d'un dialogue fictif. Les paroles calomniatrices ont blessé l'innocent comme des traits acérés ou l'ont inexorablement consumé comme fait le feu de genêts, dont la combustion est lente et tenace et qui s'éteint difficilement. Des maux vont frapper les calomniateurs, en juste retour des maux infligés au psalmiste. C'est Dieu qui rétablira la justice et non le psalmiste lui-même.

     Le nom de Jérusalem veut dire « ville de paix ». C'est la ville du pèlerinage. Les moqueries des calomniateurs qui se gaussent des croyants sont une guerre faite au croyant. Lui, le juste, trouve auprès de Dieu la paix.

     La situation des croyants qui soufrent de l'hostilité d'un entourage sarcastique et indifférent à Dieu crée un rapport avec le psaume pour aujourd'hui. Il n'y a pas lieu de se décourager car l'assemblée des fidèles dans l'eucharistie nous réconforte. Dieu lui-même se donne à nous et l'amitié de nos frères et soeurs dans la foi donne de l'haleine aux pèlerins que nous sommes.

Pierre Bougie, PSS
professeur au Grand séminaire de Montréal

 

Article précédent :
La crainte de Dieu d'après le Psaume 128 (127)