Viens me délivrer : le Psaume 70 (69)

Le Psaume 70 (69) est un appel à l'aide lancé à Dieu. Il pourrait avoir comme
présentation des paroles de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus : « La sainteté
n'est pas dans telle ou telle pratique; elle consiste en une disposition du
coeur, qui nous rend humbles et petits entre les bras de Dieu, conscients de
notre faiblesse, et confiants, jusqu'à l'audace, en sa bonté de Père! » On
remarquera en en lisant la version de la liturgie des heures que le psaume
exprime la pauvreté spirituelle de celui ou celle qui n'a aucune prétention
en s'adressant au Seigneur.

2 Mon Dieu, viens me délivrer;
Seigneur, viens vite à mon secours!

3 Qu'ils soient humiliés, déshonorés,
Ceux qui s'en prennent à ma vie!
Qu'ils reculent, couverts de honte,
Ceux qui cherchent mon malheur;
4 Que l'humiliation les écrase,
Ceux qui me disent : « C'est bien fait! »

5 Mais tu seras l'allégresse et la joie
De tous ceux qui te cherchent;
Toujours ils rediront : « Dieu est grand! »
Ceux qui aiment ton salut.

6 Je suis pauvre et malheureux,
Mon Dieu, viens vite!
Tu es mon secours, mon libérateur;
Seigneur, ne tarde pas!

     Les versets 3 et 4 paraîtront durs à plusieurs mais ils expriment
l'impatience de celui qui souffre de manques à la justice. Le psalmiste
n'exerce pas de violence envers ses adversaires. Il se contente de s'en
remettre à celui qui a dit : « Malheur à vous les riches! » et qui constate
leur destin périlleux.

     La théologie de la libération trouve dans ce psaume une belle expression de
ce qu'elle est : une préférence donnée aux pauvres, une priorité que Dieu
leur accorde. En cela, Dieu est suivi par l'Église évitant toute  haine
entre classes.

     Le couple de mots « pauvre et malheureux » au v. 6 attire l'attention sur ce
groupe qui apparaît si souvent dans la Bible. Le groupe en question envisage
toujours l'épreuve comme un moment pour développer l' esprit d'abandon chez
celui qui est un « ani » ou un « èbion » dans la Bible hébraïque.
Le psalmiste fournit une très belle prière aux humbles qui ont entendu les
mots de Jésus : « Venez à moi, vous tous qui peinez. » (Mt 11,28) On voit
poindre les Béatitudes promettant la joie.