INTERBIBLE
Au son de la cithare
célébrer la paroleintuitionspsaumespsaumespsaumes
off Nouveautés
off Cithare
off Source
off Découverte
off Écritures
off Carrefour
off Caravane
off Scriptorium
off Artisans

 

 
Les Psaumes

 

David
Imprimer
chronique du 25 mai 2007
 

Hymne au Dieu des dieux : le Psaume 50 (49)

Le psaume 50 (49) brille par son originalité naïve. Il discute de l’appétit de Dieu : mange? mange pas? Le Seigneur d’Israël et du monde s’exprime comme un être humain, comme un souverain qui peut consommer tout ce qui se trouve dans ses terres. En fin de compte, il dit par la bouche d’un prophète qui n’est pas nommé : « Je ne prendrai pas un seul taureau de ton domaine, pas un bélier de tes enclos. » (v. 9) Les sacrifices qu’on offre à Dieu ressemblent à des aliments dans le langage poétique du psaume. Il n’a pas besoin de nourriture car « Dieu est esprit » (Jean 4, 24). « Si j’ai faim, irai-je te le dire? » (v. 12)

1 Le Dieu des dieux, le Seigneur,
Parle et convoque la terre
Du soleil levant
Jusqu’au soleil couchant.

2 De Sion, belle entre toutes,
Dieu resplendit.
3 Qu’il vienne, notre Dieu,
Qu’il rompe son silence!

Devant lui, un feu qui dévore;
Autour de lui, éclate un ouragan.
4 Il convoque les hauteurs des cieux
Et la terre au jugement de son peuple :
5 « Assemblez, devant moi, mes fidèles,
eux qui scellent d’un sacrifice mon alliance. »
6 Et les cieux proclament sa justice :
Oui, le juge c’est Dieu!

7 « Écoute, mon peuple, je parle;
Israël, je te prends à témoin.
Moi, Dieu, je suis ton Dieu!

8 « Je ne t’accuse pas pour tes sacrifices;
tes holocaustes sont toujours devant moi.
9 Je ne prendrai pas un seul taureau de ton domaine,
Pas un bélier de tes enclos.

10 « Tout le gibier des forêts m’appartient
et le bétail des hauts pâturages.
11 Je connais tous les oiseaux des montagnes;
Les bêtes des champs sont à moi.

12 « Si j’ai faim, irai-je te le dire?
Le monde et sa richesse m’appartiennent
13 Vais-je manger la chair des taureaux
Et boire le sang des béliers?

     Sainte Thérèse de l’Enfant–Jésus a merveilleusement ressorti le sens du psaume qui convient à sa spiritualité de la petite voie : «Jésus ne demande pas  de grandes actions, mais seulement l’abandon et la reconnaissance, puisqu’il a dit dans le Psaume 49 : Je n’ai nul besoin des boucs de vos troupeaux parce que toutes les bêtes des forêts m’appartiennent… Thérèse de l’Enfant-Jésus dit que ce que l’on peut faire, c’est ce que propose le v. 14 : « Offre à Dieu  le sacrifice d’action de grâces. » Voilà donc  tout ce que  Jésus  réclame de nous, dit-elle, il n’a pas besoin de nos œuvres, mais seulement de notre amour car ce même Dieu qui déclare n’avoir point besoin  de nous dire s’il a faim, n’a pas craint de mendier un peu d’eau à la Samaritaine (voir Jean 4,7). Il avait soif. 

14 « Offre à Dieu le sacrifice d’action de grâce,
accomplis tes vœux envers le Très-Haut.
15 Invoque-moi au jour de détresse :
Je te délivrerai, et tu me rendras gloire. »

16 Mais à l’impie, Dieu déclare :
« Qu’as-tu à réciter mes lois,
à garder mon alliance à la bouche,
17 toi qui n’aimes pas les reproches
et rejettes loin de toi mes paroles?

     La partie pessimiste du psaume 49 commence ici. Son diagnostique tragique reçoit sa vraie explication dans le psaume 50-51. La condition corrompue de l’être humain a son remède dans la nouvelle création : Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit. (Psaume 50-51, 12) La foi nous fait déjà entrer dans le monde nouveau et aussi y trouver la joie.

18 « Si tu vois un voleur, tu fraternises,
tu es chez toi parmi les adultères;
19 tu livres ta bouche au mal,
ta langue trame des mensonges.

20 « Tu t’assieds, tu diffames ton frère,
tu flétris le fils de ta mère.
21 Voilà ce que tu fais;
Garderai-je le silence?

« Penses-tu que je suis comme toi?
Je mets cela sous tes yeux, et je t’accuse,
22 Comprenez donc, vous qui oubliez Dieu :
Sinon je frappe, et pas de recours!

23 Qui offre le sacrifice d’action de grâce,
celui-là me rend gloire :
sur le chemin qu’il aura pris,
je lui ferai voir le salut de Dieu. »

Pierre Bougie, PSS

 

Article précédent :
Hymne au Dieu triomphant : le Psaume 68 (67)