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Les Psaumes

 

David
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chronique du 14 septembre 2007
 

Je te rends grâce : le Psaume 138 (137)

Le magnifique psaume 137 est admirable pour la simplicité des sentiments qu’il révèle. Il est en effet rempli de paroles d’action de grâce. Il respire le bonheur. Remarquons les mots qui expriment le remerciement lorsqu’on lit la version de la liturgie des heures (le bréviaire). La voici :

1 De tout mon cœur, Seigneur, je te rends grâce :
tu as entendu les paroles de ma bouche.
Je te chante en présence des anges,
2 vers ton temple sacré, je me prosterne.

Je rends grâce à ton nom pour ton amour et ta vérité,
Car tu élèves, au-dessus de tout, ton nom et ta parole.
3 Le jour où tu répondis à mon appel,
tu fis grandir en mon âme la force.
4 Tous les rois de la terre te rendent grâce
quand ils entendent les paroles de ta bouche.
5 Ils chantent les chemins du Seigneur :
«Qu’elle est grande, la gloire du Seigneur!»

6 Si haut que soit le Seigneur, il voit le plus humble;
de loin, il reconnaît l’orgueilleux.
7 Si je marche au milieu des angoisses, tu me fais vivre,
ta main s’abat sur mes ennemis en colère.

Ta droite me rend vainqueur.
8 Le Seigneur fait tout pour moi!
Seigneur, éternel est ton amour :
N’arrête pas l’œuvre de tes mains.

     Le « cœur » d’où provient le merci du psalmiste, est le lieu intérieur dans lequel, en profondeur, la décision du psalmiste s’est prise en faveur de Dieu. Une alliance d’amitié existe entre le Seigneur et lui. Le mot cœur n’a rien de superficiel et de volage comme dans la chanson populaire de quelques artistes. Au contraire, il veut dire un mouvement de la volonté qui est tout à fait réfléchi.

     « Je te rends grâce » (v. 1), « Je te rends grâce » (v. 2), la répétition donne le ton de cette prière reconnaissante. L’orant exprime sa gratitude pour la santé recouvrée probablement. Il dit : « Tu as entendu les paroles de ma bouche. » L’événement a marqué une croissance spirituelle : « Le jour où tu répondis à mon appel, tu fis grandir en mon âme la force. » (v. 3)

     Cette expérience a revêtu une telle importance que le psalmiste voit que des rois sont entraînés dans cet élan joyeux : « Tous les rois de la terre te rendent grâce… » (v. 4) Un souffle de poésie exaltante s’est emparée de lui. Le psalmiste célèbre les enseignements de sagesse de Dieu que sont « les chemins du Seigneur ». Si haut soit Dieu, il demeure un juste juge : « il voit le plus humble », « il reconnaît l’orgueilleux ». Le psalmiste ne se range pas du tout parmi les arrogants, car c’est à Dieu qu’il se confie : « Ta droite me rend vainqueur. Le Seigneur fait tout pour moi! Seigneur, éternel est ton amour. » (vv. 7-8)

     Le mot hébreu « hesed » traduit ici par « amour » comporte la nuance de loyauté. Dieu est fidèle et persévérant dans son amitié. Prendre connaissance de cela signifie qu’on va faire de grands progrès dans la vie spirituelle. Les Philippiens, cette communauté si aimée par saint Paul, ont reçu une grâce d’épanouissement dans la foi. D’autres dons suivront : « Voici ma prière : que votre charité croissant toujours de plus en plus s’épanche en cette vraie science et ce tact affiné qui vous donneront de discerner ce qui est important et de vous rendre purs et sans reproche pour le Jour du Christ dans la pleine maturité. » (Philippiens 1, 9-11)

     Chacun peut prier le psaume 137 en ayant une perception plus consciente de l’action de Dieu en lui surtout dans l’eucharistie, action de grâce par excellence.

Pierre Bougie, PSS

 

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Hymne à la puissance et à la providence de Dieu : le Psaume 32 (33)